Un an loin de chez elle
Ce matin l’autre info part de Syrie…
Les bénévoles de la communauté Global Voices on Line permettent de découvrir des textes d’actualité. Je veux vous parler de l’un d’entre eux écrit par la blogueuse et militante syrienne Marcell Shehwaro. Texte traduit par Lara AlMalakeh et Marie Andre…
Quel est son sujet ?
Une année loin de la Syrie…. Marcell Shehwaro décrit sa vie depuis qu’elle a quitté son pays. Il faudrait vraiment que les auditeurs de France Info aillent lire ce texte tant il prend à la gorge. Écoutez juste ces quelques lignes monsieur Larcher : « Cela fait maintenant un an que j'ai quitté la Syrie, et j'ai sans doute bien fait. Un an de déni, de culpabilité, de douleur et d'abandon. Je n'ai plus rien d'une héroïne. Tout ce que mon corps gardait en moi pour m'aider à traverser la guerre et les bombardements, je l'ai laissé là-bas, pour ceux qui pourraient en avoir besoin, et j'ai été écrasée par ce que la science pourrait appeler un “choc” » Marcell explique à quel point depuis sa vie est vide : « Je n'ai rien écrit d'important pendant toute une année. J'ai regardé des kilomètres de télévision sans intérêt -j'ai regardé jusqu'à l'écoeurement toutes les saisons de Glee. Le commencement n'aboutissait pas à la fin attendue. L'ombre de la mort m'a accompagnée pendant trop longtemps ». On découvre ensuite ce que Marcell nomme des comportements destructifs « de l'addiction au travail à l'alcoolisme et autres addictions ». Marcel s’est blessée elle même et en conserve des cicatrices sur son poignet gauche. Elle continue… « Imaginez ce que cela représente de ne plus croire en rien ». Et puis il y a ses mots qui ouvrent un gouffre sous nos pieds : « Tout ce en quoi vous croyez a disparu, toutes les personnes qui vous connaissaient réellement ne sont plus à vos côtés. Votre famille est partie et tout ce qui vous entoure est étrange et nouveau et vous devez vous y adapter, comme à votre nouvelle personnalité ». Marcell, la blogueuse syrienne termine sur une note moins pessimiste. Elle prend des antidépresseurs, s’efforce d’éloigner les pensées morbides. Elle essaie d’accepter la victime qu’elle est devenue. Face à cette détresse monsieur Larcher nous sommes tous les bras ballants. Mais vous, vous êtes président du Sénat. Pourquoi ne pas décider qu’une partie substantielle de la réserve parlementaire, cette enveloppe annuelle de près de 60 millions d’euros attribuée chaque année aux sénateurs pour qu'ils la redistribuent sous forme de subventions aux collectivités locales ou à des associations soit affecté aux réfugiés ? Au nom d’une certaine idée de la France … ?
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