Natation en eau libre : "Ça va être une course très stratégique", indique le directeur de l'équipe de France, Stéphane Lecat

Tous les jours dans T’O Jeux, Théo Curin nous fait vivre les Jeux olympiques de Paris 2024 à travers le regard d’un invité, acteur de l’événement. Mercredi 7 août, Stéphane Lecat, directeur de l'équipe de France d'eau libre.
Article rédigé par Théo Curin - Etienne Présumey
Radio France
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Temps de lecture : 4 min
Stéphane Lecat, à Compiègne, en 2020. (FRANCK FIFE / AFP)

Stéphane Lecat est un ancien nageur de haut niveau, spécialiste de l'eau libre. Il a notamment remporté à quatre reprises, le marathon aquatique Santa Fe-Coronda en Argentine sur la distance de 62 km. Aujourd'hui, il dirige l'équipe de France olympique d'eau libre, composée d'Océane Cassignol et de Caroline Jouisse, chez les femmes et de Marc-Antoine Olivier et de Logan Fontaine, chez les hommes. À moins de 24 heures du début de la compétition pour les femmes, les nageurs et nageuses se sentent bien. "On n'a pas de nageurs blessés déjà, donc ça, c'est une bonne chose, dit Stéphane Lecat. Ils ont l'air tous très bien mentalement, ils ont l'air heureux et ça, c'est important. En plus, la météo est au beau fixe et le site est incroyable."

S'il a été difficile de s'entraîner dans la Seine, il a pu emmener ses athlètes sur un bateau pour faire un repérage des points stratégiques du parcours. "Ils vont nager avec le courant, mais surtout contre le courant, une bonne partie de la course sur plusieurs tours, explique-t-il. Ils vont faire 6 tours de 1,666 km pour faire dix kilomètres. Forcément, il faut savoir où se placer pour avoir une moindre résistance possible à l'avancement."

La course s'élancera du pont Alexandre III, en direction du pont de l'Alma, avant de revenir et c'est ce retour qui sera stratégique selon Stéphane Lecat. "D'abord, ils vont nager avec le courant et ça va aller très vite. Après, ils vont prendre une bouée, épaule gauche, et ensuite, ils vont traverser la Seine, pour prendre une autre bouée, décrit-il. Donc, là, il va falloir faire attention parce qu'il y a une possibilité de se faire déporter à l'inverse de là où ils veulent aller. Enfin, il faudra remonter le courant, donc là, il faudra nager contre la berge pour avoir la moindre résistance possible à l'avancement et puis être capable de bien se protéger et de ne pas se fatiguer. Ça va être une course très stratégique."

Un effort long et mental

La course en eau libre fait donc 10km, en milieu naturel, avec beaucoup moins de repères que dans une piscine traditionnelle. Il faut donc établir un programme d'entraînement bien spécifique. "On est sur un volume entre 60 et 90 kilomètres par semaine selon les périodes d'entraînement avec dix ou onze séances par semaine, indique Stéphane Lecat. Après, il y a tous les aléas autour de la préparation mentale parce que c'est quand même plus ou moins 2 heures de course, donc il faut avoir cette capacité mentale à aller chercher, au-delà de ce qu'on peut, pour performer, parce que ce n'est pas que du physique, c'est aussi une action mentale."

Si le site de compétition dans la Seine fait beaucoup parler, Stéphane Lecat se réjouit de voir évoluer ses nageurs dans un lieu historique. "En toute honnêteté, sans être pro français, c'est le plus beau que j'ai jamais vu. La tour Eiffel, le Grand Palais, le pont de l'Alma, le pont Alexandre III. Franchement, le rêve quoi ! Et on entend parler de beaucoup de choses parce qu'en fait ça fait parler l'eau de la Seine, mais le cadre, il est bluffant. Je ne suis pas le seul à le dire, les nageurs et les coachs étrangers sont unanimes là-dessus."

La question du ravitaillement est aussi importante pour un effort aussi long et les nageurs et nageuses de l'équipe de France ont également travaillé ce côté à l'entraînement. "Ils ont testé à l'entraînement différentes boissons énergétiques, de façon à valider au niveau digestif, explique Stéphane Lecat. La clé, c'est de trouver le bon produit qui vous convienne, plus ou moins sucré selon les personnes, mais pas trop sucré parce que quand il fait très chaud, il faut éviter. À chaque tour, il y aura le ponton de ravitaillement où les coachs seront présents et avec l'aide d'une perche et un gobelet biodégradable, au bout, ils se ravitailleront, très rapidement pour repartir à chaque tour."

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