La Fausse Jardinière, "La Finta Giardinierale", le rêve de Mozart
Mozart allait avoir 18 ans lorsque Munich lui
commanda La Finta Giardiniera (L a Fausse jardinière). L'adolescent
ne se l'ait pas fait dire deux fois: pensez ! Un opera buffa, une comédie, son rêve.
Echapper enfin aux sujets antiques et marmoréens, peuplés de rois et de
dieux, qu'il avait surtout fréquentés jusque là. C'est cette Finta
Giardiniera , revenue au répertoire depuis 30 ans, que l'Opéra de Lille
présente jusqu'au 30 mars avec une représentation ce soir même.
Emmanuelle Haïm dirige, et David Lescot met
en scène ce livret maladroit que, quelques années plus tard, Mozart aurait
envoyé balader pour inefficacité théâtrale. Mais quelle extraordinaire musique
souvent, quelles prémonitions géniales visibles et audibles sur internet, mardi
25 mars, grâce à Medici TV et à la CultureBox de France Télévisions. La
Jardinière ira les 9 et 11 avril à Dijon qui coproduit.
L'Opéra de Paris est allé au plus simple
(pour la popularité, mais il faut remplir Bastille !) en choisissant La
Flûte enchantée dans la production de Robert Carsen et sous la direction du
divin Philippe Jordan. Les chanteurs les plus attirants y sont le Tamino de
Pavol Breslik et la Reine de la nuit de Sabine Devieilhe.
Angers-Nantes-Opéra se lance dans une autre
grande affaire: Pelléas et Mélisande de Claude Debussy, oeuvre
quasi-sacrée qui verra les débuts en Mélisande de Stéphanie d'Oustrac. Première
demain à 14h30. 5 représentations jusqu'au 1er avril, plus les 11 et 13 au
"Quai" d'Angers.
L'Opéra comique célèbre avec éclat l'Année
Rameau. Le théâtre que dirige Jérôme Deschamps présente Platée
jusqu'au 30 mars. Pathétique Nymphe-grenouille qui se croit aimée de Jupiter.
Si Robert Carsen (omniprésent cette saison en France) prétend au sommet atteint
par Laurent Pelly, jadis à Garnier, la salle devrait se tirebouchonner de rire.
Le CD est paru il y a quelques jours, peu
après la mort de Claudio Abbado. Le chef y retrouve une complice de jeunesse :
Martha Argerich. Les deux interprètent Mozart. Deux concertos pour piano dont
le K 503. Grandeur et frissonnements. C'est chez DG.
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