Tout est politique. Gilles Simeoni : "Il n'y a pas d'engagement fort du gouvernement pour une solution politique" en Corse
Les invités de Tout est politique sont revenus, lundi, sur la rencontre des dirigeants nationalistes corses avec plusieurs membres du gouvernement à Matignon.
Un mois et demi après leur large victoire aux élections territoriales en Corse, les dirigeants nationalistes corses Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni étaient reçus lundi 22 janvier à Matignon par Édouard Philippe. La rencontre intervient deux semaines avant le déplacement d'Emmanuel Macron en Corse, le 6 février, à l'occasion du vingtième anniversaire de l'assassinat du préfet Claude Erignac.
L'extrait
Qu'avez-vous obtenu lors de cette rencontre à Matignon ? La réponse de Gilles Simeoni, le président du Conseil exécutif de la collectivité territoriale de Corse.
Gilles Simeoni : Concrètement rien ou pas grand-chose (...) Je constate que, pour l'instant, il n'y a pas d'engagement ferme ni fort du gouvernement en faveur d'une véritable solution politique et, à mon avis, c'est un déficit qui s'il devait perdurer deviendrait rapidement extrêmement préjudiciable (...) Force est de constater que le temps qui s'égrène ne conduit pas à des décisions politiques fortes. J'espère qu'elles viendront. Tout le monde sait que le président de la République va venir en Corse, le 6 février. J'espère que ce sera enfin l'occasion d'une affirmation publique forte d'une volonté partagée d'être dans une logique de dialogue (...)
Il y a, depuis 50 ans en Corse, une question qui est une question fondamentalement politique (...) En Corse, il y a eu 10 000 attentats, des dizaines de morts, des centaines d'hommes et de femmes en prison, des milliers d'années de prison qui ont été distribuées... Ce n'est pas une situation qui est neutre (...) J'attends un certain nombre de marqueurs politiques et pas seulement des affaires courantes. Par exemple qu'on dise clairement : "Oui, La question corse est une question fondamentalement politique et nous prenons la mesure de la dimension politique de cette question". Cela n'a pas été dit (...) Nous sommes dans un moment de notre histoire où nous avons besoin de mots et d'actes. Les mots sont faibles, les actes souvent inexistants.
Les invités
Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la collectivité territoriale de Corse
Frédérique Espagnac, sénatrice PS des Pyrénées-Atlantiques
Jérôme Fourquet, directeur d’études Opinion publique de l’Ifop et auteur de La Nouvelle question corse (éd. de l’Aube)
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.