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Tout est politique : "La colère française a sauté par dessus l'élection présidentielle", affirme Jean-Christophe Cambadélis

L'ancien premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, était l'invité de Jean-François Achilli dans Tout est politique, lundi. Il est notamment revenu sur la manifestation des fonctionnaires, qu'il a qualifié de "boucs émissaires", prévue mardi. 

Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Jean-Christophe Cambadélis, ancien premier secrétaire du Parti socialiste, était l'invité de Tout est politique, lundi sur franceinfo. (FRANCEINFO)

L'ancien premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, était l'invité de Jean-François Achilli dans Tout est politique, lundi 9 octobre sur franceinfo. Il s'est notamment exprimé sur la manifestation des fonctionnaires, prévue mardi à l'appel de neuf organisations syndicales. Selon lui, les fonctionnaires sont les "boucs émissaires" de la politique de restriction budgétaire menée par le gouvernement.

Les fonctionnaires, des boucs émissaires

Le Parti socialiste sera dans la rue mardi avec les fonctionnaires qui manifestent contre la réforme du Code du travail et la politique menée par le gouvernement d'Édouard Philippe. "Nous sommes solidaires avec les fonctionnaires, qui sont aujourd'hui attaqués par tous les bouts et un peu les boucs-émissaires de la nécessité de redressement de la France sur le plan budgétaire", a assuré Jean-Christophe Cambadélis. 

Interrogés sur les contreparties données par Édouard Philippe aux fonctionnaires pour compenser la hausse de la CSG, qui interviendra dès le 1er janvier 2018, Jean-Christophe Cambadélis a estimé que "c'est une réponse du moment pour quelque chose qui durera longtemps". D'après lui, l'équilibre des mesures mis en avant par le Premier ministre ne sera pas réel. "On veut faire croire aux fonctionnaires qu'avec ça ils seront quittes mais ils ne le seront pas et ils le savent."

L'ancien premier secrétaire du PS évoque aussi une grogne plus large que celle des fonctionnaires : "Il y a de la grogne partout." D'après lui, cette grogne est liée à une forme de désillusion consécutive à l'élection présidentielle qui a porté Emmanuel Macron à la tête de l'État. "Je finis par me dire que la colère française, qui est une colère à la fois sociale et plus complexe, a sauté par dessus l'élection présidentielle. Il y a eu un moment dans l'élection présidentielle où on a cru qu'il y aurait, avec un nouveau président, une nouvelle manière de faire, qu'il y aurait une nouvelle donne. Or, on s'aperçoit que très rapidement on est revenus à la position de départ qui est celle que nous avions connu à la fin du quinquennat de François Hollande."

Avoir une ligne politique avant d'avoir un leader

Jean-Christophe Cambadélis est également revenu sur la position actuelle et l'avenir du PS. Débâcle à l'élection présidentielle, prédominance de La France insoumise en tant que force d'opposition à gauche, échec aux élections parlementaires... Les raisons d'une refondation sont nombreuses. D'après l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste, il y a d'abord un problème vis-à-vis des objectifs du parti. "Nous sommes passés de la culture de gouvernement à la bonne gouvernance", assène-t-il. C'est d'après lui un débat qui traverse tous les partis progressistes du monde.

L'autre problème du Parti socialiste, c'est le manque de définition d'une ligne claire. "Il y a un problème idéologique de définition de ce qu'est la social démocratie des temps modernes", affirme Jean-Christophe Cambadélis. D'où la difficulté, selon lui, de trouver un leader pour incarner le parti. "Pendant un temps, il vaut mieux avoir une direction collective que de chercher de manière artificielle une personnalité pour l'incarner." Selon lui, le manque de définition idéologique au sein du PS est le problème principal : "Tant qu'on n'a pas défini un projet pour la France, une nouvelle France, une perspective pour la France, c'est très difficile de pouvoir rassembler les hommes et les femmes de gauche."

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