Amélie Nothomb : "Je suis une catastrophe très drôle"
Dans La nostalgie heureuse Amélie Nothomb raconte son enfance au Japon. Un roman dans
lequel elle livre davantage d'elle et où le lecteur peut se rendre compte que
ce n'est pas seulement de la fiction. Elle est quasiment tout le temps suivie
par une équipe de télévision qui tourne un documentaire sur elle. Diffusé il y
a deux ans, France 5 le rediffuse cette semaine.
"J'avais accepté un projet de documentaire dont l'objet
était de filmer mon retour au Japon. Je l'avais fait le cœur léger en me disant
que personne ne financerait jamais un projet aussi peu intéressant et manque de
bol le projet est financé tout de suite. "
Le Japon
Amélie Nothomb a passé son enfance au Japon et n'y était pas
retournée depuis 16 ans. Elle y a vécu de zéro à cinq ans. Elle est allée dans la
zone interdite de Fukushima et raconte qu'après le tsunami, les travaux de
nettoyage ont fait découvrir une stèle vieille de 1.000 ans déblayée le long du
rivage. Il y est écrit en japonais ancien : "Ne bâtissez ici rien d'important.
Ces lieux seront ravagés par un tsunami gigantesque. "
L'enfance
Elle s'est souvent demandé pourquoi ses parents l'avaient
mis au monde, alors qu'ils avaient "déjà un garçon et une fille qui était la
perfection dans chaque sexe". Finalement, elle pense avoir trouvé la
réponse... "La seule réponse que j'ai trouvé, c'est qu'ils m'ont
mis au monde pour les faire rire. Ils s'y sont tenus. Quoi que je fasse, que je
dise, ils trouvent cela follement rigolo, même quand il m'arrive des choses
graves. Cela me déconcerte beaucoup. Je suis une catastrophe très dôle. "
Amélie Nothomb appartient à l'une des familles les plus
catholiques de Belgique, et à l'une de celles qui ont fondé le pays. La
constitution a été écrite par son aïeul Jean-Baptiste Nothomb en 1830. "Mes
parents ne m'avaient rien raconté de tout cela. Quand je suis arrivée en Belgique,
à 17 ans, j'ai choisi une université de gauche, sans dieu, et dès que je
donnais mon identité tout le monde me regardait de travers. Peu à peu, j'ai
commencé à comprendre que c'était un nom qui avait un poids. "
Son rapport avec le monde
En 2010, elle est allée au festival Burning Man. Trois
semaines de fête dans le désert complètement "barjot". "Une ville de plus
de 100.000 habitants surgit et deux semaines plus tard elle doit disparaître et rien ne
doit rester. Une ville où l'argent n'existe pas, où les rapports humains
sont basés sur le plaisir. " Un phénomène qu'elle a trouvé complètement normal.
Ce qui l'a frappée, c'est la simplicité des rapports, l'absence de drague, ce
qui ne veut pas dire que chacun dort tout seul, au contraire.
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