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François Bégaudeau : "Il est évident que notre pays a été gagné par la peur"

Ecrivain, critique littéraire, scénariste, François Bégaudeau est l'invité de Tout et son contraire.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
En 2023, François Bégaudeau publie son nouveau roman "Amour". Ici, l'écrivain en 2016. (JOEL SAGET / AFP)

Auteur de nombreux ouvrages, ancien professeur, agrégé de lettres, François Bégaudeau publie aussi de la bande-dessinée, écrit des pièces de théatre... Cet été, sa nouvelle pièce, Contagion, est donnée au Festival d'Avignon. Au menu, le jihad, la théorie du complot.

"L'idée était de traiter de l'ambiance dans laquelle on baigne depuis trois ans. Ce que beaucoup d'artistes ont fait avec un certain nombre de pièces ou d'oeuvre depuis Charlie, ou le 13-Novembre. J'ai voulu prendre, moi, la chose sous un angle personnel, affectif et pathologique. C'est à dire sur l'effet que nous font ces choses-là."

La peur, collective et toxique

Cela aurait généré une "maladie" chez lui ? "Pas en moi. Ni plus ni moins qu'en chacun de nous. Mais il est évident que notre pays a été gagné par la peur. C'est intéressant d'étudier la peur comme phénomène collectif. Ce que cela nous fait faire, ou penser." Aussi a-t-il fait le choix de prendre, dans Contagion, l'angle de la toxicité. "C'est la métaphore qui dure dans les trois parties. Mais quand j'entends les peurs des autres, j'ai l'impression d'être bien en deça..."

Il destine sa pièce aux éducateurs. Ou, du moins, selon lui, à ceux qui se "bombardent éducateurs" : "J'entends beaucoup de gens s'inquiéter du cerveau des autres. Moi je demande à chacun de s'occuper du sien propre ! Les choses ne sont pas si claires que ça... Fake news, post vérités : tout ceci est trop schématiquement clair...."

Les questions, parfois, fâchent...

François Bégaudeau aurait dit que la Palme d'or d'Entre les murs lui avait nui. Mais lorsqu'on lui pose la question, l'homme semble comme ennuyé. "On crée ainsi de la toxicité : à tout prix vouloir tout de même faire de l'actualité là où il n'y a pas de matière." Il refuse à cet égard de parler de méta-langage, un mot "beaucoup trop noble pour décrire cette situation".

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