Kery James : "J'essaie de ramener le rap à ses origines"

Kery James se qualifie lui-même de MC vivant. "Je
suis l'un des derniers qui essaie de ramener le rap à ses origines, c'est-à-dire
un rap avec un message, un contenu, du fond et la forme. " Pour lui, le
rap actuel à plus laissé la place à la forme et à une glorification de l'argent,
des richesses et de la violence. "Avant, c'était une dénonciation et
quand on avait un trop grand succès commercial c'était presque un signe que l'on
s'était un peu fourvoyé. Aujourd'hui c'est le contraire, tous les gens
regardent le top album. Celui qui vend le plus de disque est considéré comme le
meilleur. "

Contre la victimisation

Si Kery James dénonce les manquements de l'Etat, il n'est
pas tendre non plus avec les petits gars de banlieue qui ne se prennent pas en
main. "J'ai toujours eu un discours contre la victimisation automatique.
J'estime que les banlieusards ne doivent pas attendre des autres qu'ils leur
apportent des solutions. Ils doivent se prendre en main eux-mêmes et poursuivre
des études. Ce qu'il faut pour être respecté, c'est avoir un poids économique. "

La rédemption

En 2001, il fait son premier album solo, Si c'était à
refaire, après l'assassinat de l'un de ses amis d'enfance. "C'est un
album de rédemption. J'ai un ami qui a été assassiné, comme beaucoup de
jeunes en banlieue, et c'est à cause de cela comme je vais écrire des textes
qui sont des mises en garde contre la délinquance et le grand banditisme. "

La religion

Kery James a toujours eu une éducation religieuse, et a
fini par se convertir à l'islam. "La religion qui me convenait le
mieux et dans laquelle j'ai trouvé le plus de réponses à mes questions c'était
l'islam et aussi parce que la religion qui était le plus proche de moi quand j'ai
eu besoin de nourriture spirituelle, c'était l'islam. "