Michel Field : "Il y a une sorte d'adoubement par le livre en France"
Son dernier roman raconte l'histoire d'un homme qui se débarrasse de tous les livres de sa bibliothèque chez un soldeur. Là, il rencontre une belle et jeune femme qui le fait fantasmer puisqu'elle a dans la poche le fameux livre de Judith Butler Trouble dans le genre.
"La réflexion est de savoir si on se libère quand on se libère d'une bibliothèque que l'on a accumulé tout au long de sa vie ou est-ce une forme de renoncement, de suicide. "
Son livre parle en quelque sorte de la théorie du genre. "Elle m'assaille de ses questionnements depuis très longtemps. J'ai écrit le début de ce livre il y a une dizaine d'année. Judith Butler est quelqu'un qu'une copine m'a fait connaître il y a très longtemps. Le livre sort et trois semaines après la polémique sur la théorie du genre éclate et tout d'un coup le nom de Judith Butler, qui était totalement inconnue. Je me dis que c'est un signe que cela va marcher. "
L'écriture
Dans les premières pages il s'étonne que les séniors de l'audiovisuel ait l'ambition de publier des livres.
"Il continue à y avoir une sorte de hiérarchie implicite qui fait que tout en haut en France on écrit un livre, les politiques sont atteints du même syndrome. Comme écrire un livre demande du temps, de la patience, du maniement minimal de la langue française, beaucoup sont écrits par des jeunes, des nègres, des assistants... et pour le coup la plupart des animateurs télé sont à ranger dans la catégorie des hommes politiques. Il y a une sorte d'adoubement par le livre en France. "
Le mariage
Michel Fiel a toujours déclaré être contre le mariage pourtant il trouve que le mariage pour tous est une bonne loi.
"Je suis pour que tout le monde ait le droit de se marier et j'espère intimement que tout le monde y renoncera. Mais une chose est de renoncer volontairement à un droit, une autre chose est de ne pas avoir accès à un droit. "
Ses émissions
Il a fait une émission contre le CIP, le Contrat d'insertion professionnelle voulue par Edouard Balladur, alors Premier ministre et candidat à l'Elysée. Balladur a vraiment été mis en difficulté. Après l'émission, Field est sorti avec toute votre équipe et il n'est rentré chez lui qu'à 5 heures du matin, après une nuit bien arrosée. Or, à 7 heures son téléphone fixe a sonné.
"J'ai entendu une voix, qui était celle de Chirac, me dire : "Bravo l'artiste". Comme c'est l'époque où les Guignols faisaient beaucoup de Chirac j'ai cru que c'était Yves Lecoq qui se foutait de moi, or c'était le vrai Chirac. Il était tellement dans la jubilation qu'il me félicitait personnellement. "
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