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Acier : TATA secoue l’Europe

Semaine agitée de la sidérurgie européenne. Tata Steel ferme ses activités en Grande Bretagne et vend des usines en Europe. L’avenir de l’acier européen sera l’objet d’une réunion à Bruxelles lundi prochain.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
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  (© Fotolia / Oleksandr Delyk)

Depuis lundi dernier, Tata Steel se désengage du Royaume Uni où il emploie 15.000 personnes et vend aussi des usines en Europe. Pour le groupe indien, c’est la faute à la Chine, numéro un mondial de l’acier, qui brade sa surproduction sur nos marchés. D’où cette décision redoutée mais prévisible.Tata met aussi en cause un coût de fabrication trop élevé, une demande faible et une monnaie volatile, et accuse le gouvernement britannique.

Les critiques viennent du patron américain de Tata Steel qui accuse clairement le gouvernement Cameron de s’être opposé à l’union européenne lorsqu’elle voulait augmenter des barrières douanières pour protéger son marché. Dans la même situation, les États-Unis taxent certains types d’acier chinois à hauteur de 265 % contre 10 %à 25 % en Europe. Dure semaine pour David Cameron, déjà englué dans l’affaire des Panama papers, et à la veille de la campagne référendaire sur le Brexit.

C’est l’usine d’Hayange en Moselle qui sera vendue, ainsi qu’une autre dans le nord de la Grande Bretagne, toutes deux rachetées par un fonds d’investissement britannique. Elles s’appelleront British Steel, un paradoxe. Quid des emplois, 4.400 en Angleterre et 400 en France, pour l’instant on ne sait pas. Ce qu’on sait seulement c’est que le fonds britannique va engager un demi-milliard d’euros dans cette activité de production de l’acier long. 

Sigmard Gabriel, le ministre allemand de l’Économie, fait plus qu’être critique, il était parmi les 45.000 manifestants qui ont défendu lundi dernier en Allemagne l’acier européen. Notamment devant chez Thyssen Krupp à Duisbourg, le jour même où le groupe Tata faisait son annonce. Le secteur emploie 87.000 personnes, les sidérurgistes constituent un des syndicats les plus importants outre-Rhin, celui qui donne le LA des augmentations salariales dans le pays, une vraie puissance.

Les sidérurgistes allemands eux aussi s’insurgent contre Bruxelles et ne réclament pas seulement des droits de douanes plus élevés pour l’acier chinois vendu à perte, mais ne veulent pas de l’augmentation des certificats carbone, des droits à polluer. Tant pis pour le climat et l’Environnement, quand il y va de l’avenir de 3 millions et demi d’emplois induits. D’ailleurs l’Allemagne a fait d’énormes efforts et défend son acier européen mais aussi propre. C’est d’ailleurs sans doute là, dans l’innovation, en produisant propre et en allégeant le poids des droits à polluer que se situe l’avenir de l’acier européen ou du moins sa survie.

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