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Europe : les Pays-Bas à la manœuvre

Comme tous les six mois, la présidence européenne a changé, c’est ce qu’on appelle la présidence tournante de l’Union. Et depuis le 1er janvier, c’est le tour des Pays-Bas. Un lourd programme pour ce petit pays au moment où l’Union doit faire à plusieurs urgences, comme le terrorisme et les réfugiés.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Maxppp)

La présidence de l’Europe, c’est toujours compliqué, c’est à la fois un homme qui préside le conseil européen, en ce moment le polonais Donald Tusk. Et puis c’est aussi un pays : depuis hier, les Pays-Bas. Ça n’est pas toujours lisible à l’extérieur. "L’Europe, quel numéro de téléphone ? "  demandait l’américain Henry Kissinger, la question se pose encore. Et donc cette année, celui qui devra faire face aux grands défis des migrants, du terrorisme et de la protection des frontières, ce sera donc un tout petit pays de 16 millions d’habitants, les Pays-Bas. Mais un des pays fondateurs de l’Union au même titre que la France, l’Italie, la Belgique et le Luxembourg.

Faire respecter les règles

Les Pays- Bas veulent poursuivre l’assainissement des budgets,.Suivez mon regard, la France et son déficit au-dessus de 3 % depuis 6 ans est directement visée. Les Pays-Bas font partie des pays du triple A, il ne faut pas l’oublier, ils sont très stricts. Mais le contexte sécuritaire a fait bouger les lignes et les attentats en France ont déclenché l’indulgence de la commission, ce sera donc à suivre. La tâche du premier ministre libéral, Mark Rutte, sera aussi d’empêcher la Grande-Bretagne de prendre la poudre d’escampette. Cameron n’a pas hésité pas à faire du chantage sur les migrants lors du dernier sommet en décembre, comme au beau vieux temps de Mme Thatcher et de son " I want my money back" . Le Brexit est toujours brandi comme menace. Le fait que les Pays-Bas parlent aussi bien la langue du commerce et des affaires que la Grande-Bretagne sera peut être un atout pour la cohésion européenne.

Gérer l’urgence

L’Europe doit d’abord gérer les migrants qu’elle a recueillis sur son sol et dont peu ont été répartis selon le plan de la commission. Elle doit continuer à installer des centres de contrôle. Il va falloir mettre en place le nouveau corps de gardes-frontières pour protéger les frontières de l’Europe. Et selon la présidence néerlandaise, il va s’agir aussi d’arrêter ce flux, une position de principe calquée sur celle de l’Allemagne mais non chiffrée car tout dépend des négociations avec la Turquie à qui on a promis trois milliards d’euros pour garder les réfugiés chez elle. Selon le premier ministre néerlandais, " les empires s’effondrent s’ils ne contrôlent pas leurs frontières" , il l’a déclaré récemment dans une interview. Rutte veut enfin reconnecter l’Europe à ses citoyens pour la rendre plus accessible et éviter l’euroscepticisme, ça c’est une jolie idée mais il sera difficile de faire aimer l’Europe à ceux qui la dénoncent en si peu de temps.

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