Tout euro, tout éco. Climat, le naufrage européen
Le 13 décembre prochain, la France veut fêter en grande pompe, mais sans Trump, les deux ans de l’accord de Paris. Il n’y a pourtant pas de quoi pavoiser.
La France s'apprête à fêter, le 13 décembre prochain, les deux ans de l'accord de Paris sur le climat. Réduire de 30% d’ici à 2030 les émissions de CO2, c’est déjà inatteignable et l’Europe semble même jouer un drôle de jeu.
C’est simple, l’Europe va brûler tout son budget carbone en moins de 10 ans
Et en pleine COP23 à Bonn, c’est ce que dénoncent les ONG. Car le seuil autorisé pour émettre des gaz à effet de serre sera complètement atteint par l’UE en 2026. Les Amis de la Terre par exemple, estiment qu’il y a urgence à se bouger. C’est-à-dire de ne pas encourager les énergies fossiles, le charbon, on l’aura compris, mais aussi le gaz. Pourtant, ça n’empêchera pas la France de fêter les deux ans de l’accord de Paris le 13 décembre prochain, en invitant une centaine de chefs d’États, dès que la COP23 aura fini de constater que tout ça, ça ne va pas du tout !
Une Europe sans ambition
L’Europe manque d’ambition et d’argent car, deux ans après la signature de l’accord et trois ans avant sa mise en vigueur, les fonds promis ne sont toujours pas là. Et la France, malgré son ministre de l’Environnement, figure emblématique de l’écologie, Nicolas Hulot, vient de reculer sur la réduction du nucléaire : la réduction de 50% en 2025, c’est fini. Et pour cause, les énergies renouvelables sont à la traîne dans notre pays, l’efficacité énergétique aussi.
En Allemagne, c’est le contraire, les renouvelables se développent à vitesse grand V et il ne reste que quatre réacteurs nucléaires en action sur 32, et on démantèle les centrales à tout-va, mais le charbon représente toujours 40% de l’énergie produite outre-Rhin. Et c’est sans parler de l’Europe de l’Est. En gros, cette année 2017 est l’année la plus chaude jamais enregistrée, mais si la maison brûle, nous regardons toujours ailleurs.
Des mesures pour les voitures propres
Pour encourager la voiture propre et limiter le rejet de CO2, la commission vient de proposer des mesures incitatives. Car les émissions de carbone, mesurées sur la route et non au pot d’échappement, ont augmenté de 42% en 15 ans, selon une ONG allemande. Mais ça ne boostera pas suffisamment les ventes de voitures hybrides et électriques, très minoritaires dans le parc automobile européen. Deux chiffres parlants, six modèles de voitures électriques disponibles en Europe, 400 en Asie. On est en train de rater le coche de l’environnement, mais aussi un marché juteux.
Qui, en Europe, pour sauver l’accord de Paris ?
Peut-être ces maires de neuf grandes villes qui veulent des normes plus sévères pour les voitures et un quota d’électriques, car le diesel cause toujours 68 000 morts prématurées par an. Peut-être les procédures en cours sur la qualité de l’air. Sûrement pas les très nombreux lobbyistes présents à Bruxelles, automobile, gaz, ils veillent au grain, on peut leur faire confiance. Pas de quoi être optimiste.
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