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Tout euro, tout éco. Parler avec la Pologne

L’Écosse, le Brexit, la Catalogne, les velléités de sécession et des divergences affichées s’enchaînent en Europe. 

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le président polonais Duda. (MATEUSZ WLODARCZYK / NURPHOTO)

Les velléités de sécession et des divergences affichées s’enchaînent en Europe. L’Écosse, le Brexit, la Catalogne... Emmanuel Macron a livré sa vision de l’avenir de l’Union. À l’Est aussi, notamment à Varsovie, on regarde vers le futur. Le président polonais Duda s’est exprimé cette semaine sur l’avenir de l’Europe et ça n’était pas du Macron. Pas du tout ! Une union de nations libres, c’est la conception du président polonais Andrejz Duda, traduisez des nations unies certes, mais égales entre elles, et gardant aussi leurs spécificités.

Rien à voir avec l’Europe à deux vitesses d’Emmanuel Macron

Pour faire court, les anciens états du bloc de Varsovie s’inquiètent d’un futur de l’Europe où les pays de la zone euro  les laisseraient loin derrière. Ce que Duda décrit comme un affaiblissement intérieur et extérieur de la communauté européenne. Pour lui, l’Europe doit revenir à ses racines, au modèle d’une communauté de nations libres et d’états égaux, et elle doit respecter davantage les élections démocratiques des états qui la composent.

Leçon de démocratie à la polonaise ?

Une leçon de démocratie venue de Varsovie, c’est gonflé, parce que le parti au pouvoir, le PIS, continue à bafouer la démocratie en essayant de museler son système judiciaire. Et ce, malgré le véto sur certains textes du président Duda, justement. Mais en même temps, l’Europe gagnerait à entendre le discours polonais qui illustre une certaine fracture Est-Ouest. Les divisions de la guerre froide planent encore, selon Duda, et l’Est garde une mauvaise image.

Et c’est vrai, les priorités ne sont pas les mêmes à l’Est. La Pologne demeure partisane de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union - ce dont plus personne ne parle, attachée au bouclier de l’OTAN avant toute chose, et voudrait des troupes stationnées sur son territoire, car la Russie et ses démonstrations de force font régulièrement peur aux frontières. Ces positions-là, très répandues dans la nouvelle Europe, ne sont pas entendues par les autres nations.  

Parler avec Varsovie

La Pologne, c’est 38 millions d’habitants en Europe, elle représente une partie de nos frontières occidentales, ce n’est pas rien. S’entendre avec elle est nécessaire. Duda cite comme meilleur exemple l’entente des trois mers, Baltique, Adriatique et mer Noire, c’est-à-dire une alliance objective entre le Sud qui souffre économiquement et l’Est qui ne s’y retrouve pas. Une alliance des mécontents. Pas sûr que ce soit idéal pour parler avenir.

Les conventions démocratiques souhaitées par Macron sur le futur de l’Union, auxquelles sont déjà favorables Berlin, Rome, Madrid et Vienne, seraient une solution pour mieux réfléchir ensemble. Encore faut-il que Varsovie y soit disposée. La visite de Nathalie Loiseau, la ministre des Affaires européennes, à Varsovie cette semaine y aura-t-elle contribué ? L’avenir le dira.

Mais la Pologne, niée dans son existence durant le XIXe siècle, au territoire déplacé à la fin de la seconde guerre mondiale, est une nation blessée et chatouilleuse, tentée aujourd’hui de poursuivre son chemin propre. Il est dans l’intérêt de l’Europe de dialoguer avec elle.          

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