Airbus et Safran veulent écrire un nouvel épisode de l'aventure spatiale
La course s’accélère dans ce rapport de force de plus en plus serré sur le plan industriel mais aussi géopolitique. Une nouvelle co-entreprise réunira les actifs d’Airbus et de Safran dans les lanceurs spatiaux pour permettre à la nouvelle version de la fusée européenne Ariane 6 – successeur d’ARIANE 5 – d’effectuer son premier vol en 2020, à des coûts réduits de 40, voire 50%. Baptisée ASL (Airbus Safran Launchers), la nouvelle structure emploiera 8000 personnes, développera et exploitera les lanceurs civils et militaires, importants pour la dissuasion nucléaire.
Bruxelles doit encore donner son aval à ce rapprochement
La Commission européenne devrait rendre son verdict, si tout va bien, dans les prochains jours mais on imagine mal Bruxelles casser ce projet. Le retard que nous accumulons creuse chaque jour un peu plus l’écart entre le spatial européen et ce qui existe déjà aux Etats-Unis. L’un des plus redoutables concurrents d’ASL est la société américaine Space X. Son propriétaire, le milliardaire américain Elon Musk, ne cesse de développer des solutions de haute valeur technologique à moindre coût pour mettre sur orbite les satellites de ses clients. Space X qui, en ayant désormais accès au marché gouvernemental américain avec des contrats de l’armée de l’air, va pouvoir optimiser encore plus ses coûts.
Plus de temps à perdre
Tout retard supplémentaire jouerait en notre défaveur. Une Europe trop tatillonne, et industriellement divisée, face à une Amérique unie et décidée à en découdre sur les plans commercial et technologique… si ça continue, dans la prochaine décennie, l’espace sera tout sauf européen. Et puis il en va de notre souveraineté politique, nucléaire, et numérique. Donc, on voit mal Bruxelles dire non à ce projet. Le ministre de la Défense abordera le sujet lors des 16èmes Rencontres Economiques organisées par le Cercle des économistes à Aix-en-Provence du 1er au 3 juillet. Jean-Yves Le Drian doit y plancher sur le thème 2016 : "Dans un monde de turbulence, qu’attendre d’un pays ?". Bruxelles y a envoyé quelques émissaires attentifs… pas seulement pour profiter du soleil aixois.
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