Après l'Europe, faut-il un gouvernement économique mondial ?
En prenant la Présidence du G20 en janvier dernier, Nicolas Sarkozy entendait obtenir des Nations les plus riches de la planète un nouveau Bretton Woods, (ces accords passés au lendemain de la deuxième guerre mondiale par les pays victorieux du nazisme pour relancer la machine économique mondiale). Comment recréer un climat de confiance dans le contexte actuel ? Premier espoir déçu. Créer les conditions d’une croissance durable figurait parmi les priorités de la présidence française… on voit aujourd’hui l’immensité du chemin qui reste à parcourir.
**On peut donc se demander si le G20 a encore un avenir ?
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Et bien plus que jamais oui. Et sur plusieurs chantiers qui sont justement au cœur de la situation de crise que nous connaissons aujourd'hui en Europe : besoin d'une meilleure gouvernance économique ; d'un renforcement de la régulation et de la surveillance financière ; renforcer la coordination des politiques monétaires des grandes zones économiques mondiales (véritable sacerdoce)… enfin aboutir sur la question de la taxation des transactions financières. Ces sujets sont sur la table. Mais plus loin que le seul avenir du G20, la réflexion est engagée sur un chantier autrement ambitieux qui vise à créer un gouvernement mondial pour tuer dans l'œuf les crises futures. Il y a aujourd’hui trois grandes instances gérant l’économie monde : le G20 pour les orientations politico-économiques ; le FMI pour ce qui est de l’aide financière et l’OMC, véritable chambre d’arbitrage capable de trancher les différents commerciaux interplanétaires. Dans ces trois entités sont réunis les gènes, les ingrédients, d’une grande gouvernance mondiale. Mais attention au respect de la souveraineté des peuples... l’épisode du référendum grec vient de nous renvoyer cette exigence en pleine figure.
**Et les pays émergents dans tout cela ?
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C’est certainement l'un des points les plus importants que Nicolas SARKOZY laissera en héritage à son successeur à la tête du G20 après un an d'un travail intensif : partager la vision de la gouvernance mondiale avec ces pays qui font partie de la « jeune aristocratie » (les « nouveaux riches" si vous préférez) que sont le Brésil et la Chine notamment. Construire avec eux les remparts pour éviter à l'avenir les dérapages de type grec. Mais que l’on se s’y trompe pas : rien ne remplacera la discipline budgétaire de chaque Etat… gage de la vraie souveraineté.
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