Budget 2016 : à quoi faut-il s'attendre ?
2016 marquera le dernier budget en année pleine, 2017 étant une année électorale. Ce budget sera aussi celui de la baisse d’impôts sur le revenu : deux milliards d’euros promis à huit millions de contribuables. Baisse d’impôts également pour les entreprises avec la suite du pacte de responsabilité… le tout devrait représenter un manque à gagner de dix milliards d’euros pour l’Etat. On peut dire que c'est un budget sur ‘’la ligne de crête’’, dans un contexte de reprise pas suffisamment marquée.
Avec, toujours en ligne de mire, le déficit public
L’objectif est de limiter le déficit public à 3,3% du PIB, contre 3,8 en 2015. Paris s’est engagée auprès de Bruxelles à réduire les dépenses d’environ vingt milliards d’euros, avec des dépenses en hausse mais moins forte que ces dernières années, normalement moins de 1% de progression.
Les marges de manœuvre
Les marges de manœuvre sont étroites, pour ne pas dire inexistantes. Il va falloir continuer à gratter les fonds de tiroir. La baisse de charges sur les entreprises est repoussée à avril, et la réforme territoriale va conduire à baisser les aides aux chambres de commerce et d’industrie. Quelques revenus sont quand même attendus dont la récupération de 2,5 milliards d’euros par la Cellule des repentis fiscaux.
Deux incertitudes conjoncturelles
Qu’en sera-t-il du taux de croissance. Même si l’on atteint 1,5%, cela sera insuffisant pour régler le fléau chômage. Et puis quid de l’inflation ? Un faible indice des prix est à double tranchant : il arrange les consommateurs mais dérange les producteurs et, au bout de la chaîne, fragilise les salaires.
Un budget politiquement sensible
En filigrane, il y a la suite et fin du CICE (22 milliards d’euros déjà distribués, il en reste 19 millions à distribuer sur 2016-2017. Les frondeurs voudraient une autre ventilation, un autre fléchage : vers les ménages et les collectivités locales. Une chance peut-être : Bruxelles pourrait autoriser les Etats membres de la zone euro à laisser filer un peu leurs déficits pour tenir compte du coût de la politique migratoire, mais il ne faudrait en profiter pour déraper. L’objectif du budget 2016 est de tenir la barre sans provoquer de vagues politiques, tant dans la majorité que dans l’opposition, avant l’élection présidentielle. Difficile équation.
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