Caterpillar dans l'ornière
L’image n’est pas très éloignée de la réalité. Les difficultés que rencontre l’entreprise sont proportionnelles à la taille des camions qu’elle fabrique et commercialise. Ces gros engins jaunes que l’on voit, au fil des reportages, dans les mines à ciel ouvert en Afrique ou en Amérique latine, et dont les roues font de deux à trois fois la taille d’un homme.
Chute de 65% de son bénéfice au troisième trimestre ; abaissement d’un milliard de dollars de sa prévision de chiffre d’affaires pour 2015 ; plan de restructuration qui pourrait se traduire par la suppression de 10.000 emplois d’ici 2018… le groupe va très mal.
Caterpillar prend de plein fouet les effets de la crise, dont on dit pourtant qu’elle touche à sa fin
Le groupe catalyse les difficultés rencontrées par toutes les zones dans lesquelles il est présent et où il est donc fortement exposé.
La Chine dont le moteur patine, le Brésil qui n’est pas au meilleur de sa forme, la Russie, l’Asie-Pacifique… Caterpillar prend également dans la figure la baisse des prix du pétrole et des matières premières qui fait reculer les commandes de matériels par les pays producteurs.
Enfin, le renchérissement du dollar fait s’envoler les prix du matériel vendu dans les zones billet vert.
Le groupe est présent en France. Ses usines seront-elles touchées ?
Aucune information n'a filtré pour l’instant sur l'avenir des sites français. Mais l'usine de Grenoble qui emploie 1.800 personnes a l’avantage de fabriquer des engins de chantiers de taille moyenne, peu utilisés sur les grandes zones en difficulté. Cette usine pourrait donc être épargnée.
Par ailleurs, les capacités de Caterpillar en Europe ont déjà été mises à contribution avec, notamment, la fermeture du site de Rantigny dans l’Oise.
La vraie leçon à tirer est du côté mondial : le moteur a du mal à redémarrer.
Cette année, Caterpillar va ramener ses dépenses d’investissements à moins de la moitié de celles de 2012.
Il est vraiment temps pour les banques centrales – BCE et FED notamment – d’intervenir pour baisser les taux d’intérêt. C’est ce qu’a laissé entendre Mario Draghi hier. Le président de la Banque centrale européenne est repris par la presse américaine ce vendredi 23 octobre. Une baisse de taux pour redonner du dynamisme à des économies, et des entreprises, qui ont besoin d’oxygène.
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