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Chypre, l'autre gros souci européen

Les 27 pays membres de l'union européenne sont donc réunis à Bruxelles pour se mettre d'accord sur le budget 2014-2020. Discussions difficiles, et nous n'avons pas encore tout vu.
Article rédigé par franceinfo
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Même s'ils ne sont pas inscrits à l'ordre du jour de ce sommet, 2 sujets semblent s'imposer durablement. Tout d'abord la hausse de la monnaie unique. Le Président de la BCE Mario DRAGUI y voit le retour de la confiance en la zone euro mais qu'en sera-t-il de l'impact pour les pays membres en termes de croissance ? Côté français on redoute particulièrement pour nos exportations et surtout notre budget. Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a enfoncé le clou à deux reprises cette semaine et, avant hier il même a chiffré concrètement : un euro fort durablement installé coûterait selon lui 0.3% de croissance à l'économie française en 2013. Le gouvernement serait en train de préparer les esprits à l'impossibilité de respecter ses objectifs budgétaires qu'il ne s'y prendrait pas autrement. L'euro a bon dos. Et puis, deuxième sujet, beaucoup plus lourd, c'est Chypre.

Chypre, que certains présentent comme la ''deuxième'' Grèce...

Les observateurs estiment que c'est aujourd'hui, au niveau national, le risque le plus grave de la zone euro. Même si l'Ile pèse très peu en matière économique (avec un PIB de 18 milliards d'euros, soit le dixième de celui de la Grèce ou de l'Irlande), le pays a un besoin immédiat d'argent frais de 17 à 18 milliards d'euros, l'équivalent de sa richesse nationale (10 milliards devraient même aller aux banques pour les sauver). Chypre s'est endetté en faisant de mauvais choix de politique économique et puis le gros problème ce sont effectivement les banques dont les dépôts sont pour moitié détenus par des non résidents... beaucoup d'oligarques russes anonymes... créances douteuses, Mafia à ce qu'il paraît... si l'Union européenne ou le FMI venaient au secours des banques chypriotes, les aides bénéficieraient in fine à tout ce petit monde. Malaise !


D'ailleurs le FMI veut attendre d'y voir plus clair avant de s'engager*

La dernière demande d'aide lancée par Chypre remonte au mois de juin... depuis, les négociations sont épisodiques et très difficiles avec l'Union européenne, encore plus avec le Fonds Monétaire International. Le FMI attend des engagements précis... parmi les pistes envisagées, on retrouve les grands classiques : privatisation, réforme des retraites, nouvel impôt et puis surtout restructuration en profondeur du système bancaire. On évoque aussi de plus en plus l'idée d'imposer des pertes aux créanciers de Nicosie... là, ca va être sacrément plus compliqué après l'expérience grecque dans laquelle beaucoup de contribuables et de financiers ont laissé des plumes et n'ont pas envie de renouveler l'expérience. Oui Chypre, est la nouvelle bombe méditerranéenne.

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