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Conseil européen numérique, les enjeux

Un conseil européen consacré notamment à l'économie numérique se tient aujourd'hui et demain à Bruxelles. Important gisement d'emplois, cette industrie est aussi un contrepoids à la toute puissance américaine.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce Conseil est très important sur trois points :
-    les questions de sécurité informatique à l'heure où l'on découvre un peu plus chaque jour l'ampleur des affaires d'espionnages par les Etats-Unis
-    la manière dont l'Europe pourrait se doter d'un géant internet capable de rivaliser avec ce que l'on appelle les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon)
-    la fameuse fiscalité du net,véritable serpent de mer.

François Hollande a reçu hier à l'Elysée les professionnels du numérique pour faire le point

Pendant 3 heures - du jamais vu avec d'autres Présidents aux dires de plusieurs participants. Le Président de la République entend replacer la France au cœur du débat. Il pourrait annoncer au Conseil une initiative sur la protection des données informatiques (le Big Data). Le marché du traitement de ces données est estimé à 8% du PIB européen à l'hoziron 2020 (8% de la richesse produite sur le Vieux continent). C'est maintenant qu'il faut prendre les places.

L'idée est de faire émerger des acteurs européens de rang mondial

Créer en quelque sorte notre Google. Mieux vaut tard que jamais, on est en train de prendre conscience qu'il serait peut-être temps de montrer les dents face aux américains. Il faut savoir qu'aujourd'hui, dans le monde, il se traite en l'espace de 2 petites heures autant de données informatiques qu'il s'en est échangé sur l'ensemble de l'année 2000 (informations entre entreprises, facturations, données bancaires et scientifiques, etc). On ne peut plus se payer le luxe de rater ce virage. Seulement voilà, l'Europe est divisée, la France plutôt isolée. On a pris du retard.

Du retard... sans compter le manque à gagner en matière fiscale

En 2012, les GAFA, dont je parlais, n'ont payé en France que 37 millions d'euros d'impôts au lieu de 830 millions si leurs activités avaient été soumises aux règles fiscales des pays dans lesquels ils réalisent leur chiffre d'affaire. Comment localiser les données pour les imposer ? Comment créer des règles équitables qui ne destabilisent pas l'écosystème d'entreprises déjà touchées par trop de restructurations coûteuses sur le plan humain (Alcatel, centre d'appels, et j'en passe...). Autant de défis à relever.
Et puis il y a la dimension politique : mettre en avant les enjeux qui se cachent derrière nos smartphones, tous ces objets et applications qui font notre quotidien, c'est parler concrètement à l'opinion. Ce n'est pas avec l'union bancaire que l'on va faire voter les français... du Président de la République aux élus qui rencontrent leurs administrés sur le terrain, tout le monde en est aujourd'hui convaincu.

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