Crédit : embouteillages dans les banques
Les Français sont pragmatiques. Ils sont attentifs à l’actualité économique. Il y a l’évolution du dossier grec, les tensions autour du pétrole et leur impact sur le prix des carburants à la pompe, et puis la perspective de la remontée des taux d’intérêt qui avaient fortement baissé ces dernières années. Concrètement, pour un emprunt de 17/18 ans, le taux moyen était de 5% à la fin des années 2000, on est aujourd’hui aux alentours des 2%. Les taux de marché repartent à la hausse et comme les taux de crédit bancaire en dépendent, ces derniers suivent le mouvement.
Quand on parle de goulots d’étranglement à la porte des banques, l’image est bien réelle ?
Selon l’Observatoire Crédit Logement de l’institut d’enquêtes CSA, la demande de financement ou de renégociations auprès de certaines banques a augmenté de 30% depuis le début de l'année. Le client joue sur deux tableaux : voyant les taux remonter, il essaie de renégocier le montant de ses mensualités ou une réduction de la durée du remboursement, ou il cherche à contracter tout simplement un nouveau crédit moins cher aujourd’hui qu’il ne le sera peut-être dans quelques mois. Donc embouteillage, et les délais de traitement des dossiers s'allongent.
Est-ce que les banques jouent le jeu ?
Le fait que les clients soient plus demandeurs d’emprunt permet aux banques de boucler plus tôt dans l’année leurs objectifs commerciaux. C’est la loi de l’offre et de la demande qui reprend ses droits : priorité est généralement donnée à l'ouverture de nouveaux prêts... les dossiers de renégociations passent au second plan.
Peut-on dire de manière générale que c’est la fin de la baisse des taux ?
Oui, car après une assez longue période d’accalmie, les marchés commencent à nous faire de nouveau payer le risque de la situation internationale (la Grèce pèse dans les esprits). Mais n’oublions pas que le crédit est la tête de gondole des banques. Sans crédit, votre banquier n’existerait pas, ou vivrait moins bien. Ce qui laissera toujours une marge de négociation… après, tout est question de persuasion.
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