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Crise grecque, quels pare-feu pour éviter la contagion ?

Alors que se poursuit le débat sur la sortie ou non de la Grèce de la zone euro - et de facto de l’Europe - la question de la contagion aux autres pays en difficultés de la zone euro reste posée... mais les solutions existent pour l'éviter !
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
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Et oui, à tout mal son remède… même si on est désormais plus dans le traitement de cheval que de la simple prise d’antibiotiques. En fait, les deux pays qui présentent le plus de risques aujourd’hui sont la Grèce, donc, et le Portugal. Leur paysage industriel, leur déficit extérieur et l’endettement abyssal leur coupe toute possibilité d’autofinancement. Ils sont condamnés. Donc soit, on sort ces deux boulets de l’Europe, soit on les aide en mettant en place le fameux fédéralisme européen... ce qui n’est pas la perspective envisagée à ce jour.

Et pour les autres : l’Irlande, l’Espagne, l’Italie ?

En ce qui les concerne, rien n’est perdu. L’Irlande et l’Espagne... : les deux pays sont solvables ! Le premier a fait les efforts nécessaires pour se sortir de la nasse (Dublin est en phase de « normalisation » budgétaire) et le second (Madrid) profite notamment des exportations pour redresser ses comptes. Leur souci aujourd’hui, c’est de rencontrer des problèmes de liquidités. La solution est donc de leur prêter de l’argent mais à des conditions drastiques et sur courte période pour éviter l’enlisement... c’est l’option du recours au Fonds Monétaire International. Le cas est pratiquement identique pour l’Italie... on peut la sauver rapidement. Alors que les spéculateurs attendent au coin du bois, différents signaux ont été envoyés hier au G20 de Cannes : on met la pression sur Silvio Berlusconi pour qu’il accélère sa diète budgétaire... parallèlement, on dit toute notre confiance dans une économie qui a effectivement de belles capacités de rebond (Nicolas Sarkozy n’a rien dit d’autre hier).

On parle de "pare-feu" pour éviter la contagion... quels sont les outils à notre disposition ?

Outre le FMI dont je viens de parler, il y a le Fonds Européen de Stabilité Financière... mais son trésor de guerre est, pour l’instant, trop limité pour voler au secours de tous les Etats nécessiteux. Enfin, reste la Banque Centrale Européenne qui, n’en déplaise à l’Allemagne, doit continuer à jouer pleinement son rôle de stabilisateur. Jusqu’à présent, c’est elle qui a permis d’éviter la catastrophe avec l’Italie et l’Espagne en rachetant une partie de leur dette. La BCE qui revient en grâce... vivement critiquée pour avoir bridé sa politique monétaire sous l’ère Jean-Claude Trichet.. l’arrivée de son successeur à la Présidence de l’établissement, Mario Dragui, a été marquée par un geste fort : une baisse du principal taux d’intérêt directeur pour alléger les conditions de crédit et participer à la relance. Autant de signaux importants qu’il ne faut pas négliger... on peut espérer que du contexte actuel de crise, et du G20 de Cannes, émergent vraiment des solutions concrètes.

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