Croissance : faut-il craindre la remontée sournoise de l'euro ?
Pierre Moscovici se montre résolument optimiste. Le commissaire européen part du principe que le premier trimestre a été meilleur que prévu. Donc, cela peut avoir un effet positif sur l’ensemble de l’année.
Il est vrai que la situation de l’économie de la zone euro s’améliore lentement : les investissements directs étrangers repartent depuis la mi-2015, tirant l’investissement, l’emploi et la profitabilité des entreprises. Les foyers d’amélioration sont clairement identifiés : les réformes structurelles engagées en Espagne et en Italie qui ont un impact mesurable sur l’emploi. La France baigne dans ce contexte positif européen et international.
Ajustement des planètes
Parmi ces "planètes", il faut ajouter la baisse des prix du pétrole, les taux d’intérêt à niveau zéro qui facilitent l’investissement des entreprises et débloque, ou facilite, le crédit des particuliers… et la baisse de l’Euro.
Sous-entendu : il faudrait que cela continue
Sans remettre en cause l’optimisme de Pierre Moscovici, un facteur est à prendre sérieusement en considération : la remontée de l’euro. Cette fichue remontée de de la devise européenne qui pénalise nos exportations. L'euro est en train de remonter de manière... sournoise. Il y va lentement mais surement face au dollar : en novembre 2015 il était à 1, 06 dollar, plus bas depuis 7 ans. Vendredi il oscillait entre 1, 15 dollar et 1, 16 dollar, soit près du seuil d’1, 17 considéré comme le point de basculement vers une parité défavorable face au billet vert.
Les raisons de cette remontée
Le mouvement est amorcé depuis plusieurs semaines. Dernier élément en date, les chiffres moins bons que prévus publiés vendredi concernant la conjoncture américaine. Les investisseurs se détournent peu à peu du dollar comme valeur refuge pour se tourner vers l’euro qui, du coup remonte. La hausse de la monnaie unique dans une Europe convalescente n’est pas bon signe. Il ne faut pas crier au loup mais garder à l’esprit que rien n’est jamais gagné d’avance, sans vraies réformes pour tenir le cap.
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