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Exportations françaises, embellie annoncée pour 2015

Et si 2015 voyait repartir les exportations françaises ? Les premières prévisions sont encourageantes, ce qui nous change du discours ambiant plutôt anxiogène
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Fotolia)

Amélioration. C’est effectivement le mot qui vient tout de suite à l’esprit lorsque l’on regarde les grandes données communiquées par Euler-Hermes, l’assureur crédit des entreprises qui exportent.

Plus de huit entreprises sur dix envisagent d’accroître leur chiffre d’affaires à l’étranger l’année prochaine. Il s'agit aux 2/3 de PME, 1/3 d’ETI – Entreprises de Taille Intermédiaires.

Selon les économistes d’Euler, grâce à cette embellie, le déficit du commerce extérieur de la France pourrait être ramené sous 50 milliards d’euros en 2015 contre 60 milliards cette année.10 milliards gagnés, ce n’est pas rien.

 

Y a-t-il des explications rationnelles ?

 

Premier élément : le faible niveau de l’euro. Notre devise stagne à des plus bas face au dollar depuis plusieurs mois, l'impact est immédiat, et cette situation devrait continuer.

On sait aussi que des pays comme le Brésil, l’Inde, l’Algérie ont besoin de nos produits agro-alimentaires et pharmaceutiques, les 2 secteurs en pointe. Et puis il y a ces perspectives de croissance qui reviennent dans des pays durement touchés par la crise mais dont les efforts commencent à payer : l’Espagne, la Grèce – on parle d’une croissance de 2,9% pour Athènes dès l’an prochain.

La demande extérieure globale adressée à la France devrait augmenter de 30 milliards d’euros en 2015, soit le double de cette année.

 

Peut-on parler d’un vrai ciel bleu ou n’est-ce que le début d’une éclaircie ?

 

Eclaircie car le ciel est encore chargé. L’un des points noirs est l’investissement : Une entreprise sur trois interrogée n’envisage pas d’investissements à l’export l’an prochain.

Mais ce qui est rassurant, c’est la pêche de nos patrons de PME-PMI. Il y a un volontarisme évident d’aller chercher la croissance où elle est, c’est à dire, malheureusement, et à part quelques exceptions, encore assez loin d’Europe.

Il faut également y être bien préparé. Beaucoup de sociétés font confiance à leurs clients éloignés et ne se prémunissent pas contre les impayés par exemple. L’aventure peut alors vraiment tourner court et mettre en péril l’entreprise.

Enfin, on ne le dira jamais assez, ce dont les entreprises ont le plus besoin aujourd’hui c’est de stabilité. Un exportateur remarque que depuis 2012, on en est au cinquième ministre du Commerce extérieur… la continuité dans le changement qui n’est pas forcément la formule la plus payante dans l’industrie.

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