François Rebsamen, ministre du Travail... par intérim
Un ministre du Travail intérimaire... Raymond Devos n'aurait rêvé meilleur thème d'inspiration. On pourrait en rire si la situation n'était aussi gravissime sur le front de l'emploi.
On sait François Rebsamen sur le départ depuis le mois de juillet et on ne peut pas dire que François Hollande ait décidé d'envoyer un signal fort en lui trouvant rapidement un successeur.
Sur le fond, c'est malheureusement l'illustration parfaite de la malédiction qui touche ce poste gouvernemental, quelles que soient les alternances politiques. En 20 ans, la France en est à treize ministres du Travail, Nicolas Sarkozy en avait épuisé cinq, le successeur de François Rebsamen sera le troisième à occuper le bureau de la rue de Grenelle depuis mai 2012.
Pas bien nouveau donc... pourquoi dites-vous que cette fois c'est plus problématique ?
Parce que nous sommes dans un contexte bien différent. Outre le fait que le chômage soit le véritable boulet de cette rentrée sociale, le temps que met le sommet de l'Etat à nommer un nouveau ministre est en totale contradiction avec les engagements de campagne : François Hollande avait déclaré la guerre contre le chômage.
Il en avait fait un thème de combat jusqu'à lier sa candidature de 2017 au succès ou non de l'inversion de la courbe des demandeurs d'emplois. L'objectif est-il abandonné ? Non, bien sûr, mais le challenge semble perdu. Depuis mai 2012, la France a gagné 600.000 chômeurs pour dépasser le record – toutes catégories confondues – de 5 millions.
Le successeur de François Rebsamen pourrait-il faire mieux ?
Ministre du Travail est un de ces jobs les plus ingrats qui contraint, de minimiser à chaque fois les mauvais chiffres, et où il est pratiquement impossible de décider de réformes profondes sans se faire des ennemis chez les syndicats, les patrons et dans sa propre majorité.
Qui pour reprendre le flambeau ? Un candidat charismatique ou celui du consensus pour ne pas faire de vague avant 2017 ? Réponse la semaine prochaine.
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