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Grèce : quelle marge de manoeuvre économique pour Alexis Tsipras ?

Le parti grec Syriza a donc remporté une très nette victoire lors des élections législatives en Grèce. La gauche radicale a battu le parti conservateur au pouvoir. Le tout est maintenant de savoir quelles vont être les marges de manœuvre du vainqueur Alexis Tsipras dans la politique anti-austérité qu'il entend appliquer.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Alexis Tsipras  © Maxppp)

Tout reste à faire et la partie ne s'annonce pas facile. L'une des clefs va être la composition du gouvernement. Syriza a remporté la victoire tout en restant à la limite de la majorité absolue, ce qui va l'obliger à trouver des soutiens. Un équilibre des forces au pouvoir lui faciliterait évidement la tache... Alexis Tsipras sait très bien qu'il lui faudra composer avec la zone euro pour continuer à bénéficier de son aide financière.

 

Pas de rupture brutale donc, malgré le discours tenu pendant la campagne électorale ?

 

Pour certains observateurs, ce scénario serait celui déjà vu au Brésil dans les années 2000 avec Lula : premier président brésilien de gauche élu sur la promesse de se moquer des marchés financiers et de redonner du pouvoir d'achat à la population. Finalement, Lula reniera une partie de ses engagements pour ne pas se couper des marchés et des financiers internationaux.

En Grèce, Alexis Tsipras entend remonter le niveau du salaire minimum et supprimer certains impôts... financièrement très compliqué alors qu'Athènes vit depuis 2010 sous perfusion de ses créanciers internationaux.

 

L'un des objectifs est de renégocier la dette !

 

Une dette abyssale qui représente aujourd'hui plus de 170% de sa richesse nationale (environ 320 milliards d'euros détenue à 70% par des créanciers publics. La France y est engagée à hauteur d'une cinquantaine de milliards). Sur quoi cette renégociation va porter : les échéances de remboursement, le montant, ou les deux à la fois ?

Le vrai enjeu pour Tsipras est ici. Il n'a donc aucun intérêt à faire la politique du pire comme le lui demande son aile la plus conservatrice : ne plus payer la dette publique, par exemple. Scénario aujourd'hui impensable. Regagner un peu d'indépendance mais sans abandonner la politique d'austérité comme il l'a promis car les réformes devront se prolonger... la marge de manœuvre est très étroite.

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