Grèves : un baroud d’honneur inutile
Sur fond de division syndicale, la marche arrière de la CGT à la RATP, s’explique par le fait qu’elle a sans doute mesuré le peu d’appétit des agents pour un nouveau mouvement. Ils ont déjà perdu 5 à 600 euros au cours en 10 jours de grève. Il s’agit donc d’une fin de partie, avant la conclusion des accords d’entreprises et la parution des décrets de réforme des régimes spéciaux tout début 2008, comme François Fillon l’a annoncé hier. Soumise à des tensions internes pendant tout le mouvement, la CGT dit vouloir maintenir la pression sociale. En réalité, son objectif est d’inscrire les discussions d’entreprise dans un rapport de force pour pouvoir ensuite de s’attribuer le mérite du compromis. Et conserver son influence et ses adhérents. La CGT a plus accompagné la réforme qu'elle ne veut le dire. Le terrain reste fragile mais la manière dont le gouvernement poursuit continue d'avancer sur tous les chantiers montre que, pour lui, la question des régimes spéciaux est déjà réglée. Avec la conférence sociale prévue la semaine prochaine, on passe à l’étape d’après.
Est-ce qu’on commence à y voir clair sur ce que les résultats des négociations entreprises par entreprises ?
Il est encore trop tôt pour faire le bilan mais, dans le cas de la SNCF, les syndicats ont obtenu beaucoup. D’abord sur le calendrier. Décembre ne devrait pas être une date butoir. Les discussions se poursuivront en 2008 sur l’application de la nouvelle grille des rémunérations et la pénibilité, traitée métier par métier. Sur le fond, la création d’un échelon supplémentaire en fin de carrière vient largement amoindrir l’effet de la décote, ce malus pour ceux qui décident de ne veulent pas prolonger leur vie active. Le gouvernement avait assuré qu’un cheminot qui jouerait le jeu de la réforme en travaillant deux ans et demi de plus ne perdrait pas un euro sur le montant de sa pension. Au terme de la négociation, il devrait même y gagner 10 à 12% de plus ! Les compensations sont donc là. Leur ampleur fera débat dans les semaines à venir. Difficile sur cette base de justifier une grève.
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