Gros plan sur la rentrée économique et sociale
La semaine qui s'ouvre semble donner véritablement le
ton des prochains mois à travers un mot : l'emploi ! Les chiffres du chômage pour juillet seront
publiés ce soir à 18 heures, on ne s'attend à aucun miracle, et mercredi sera
présenté le projet de loi sur " les emplois d'avenir " (subventionner
la création de 150.000 postes pour des jeunes peu qualifiés). Cette mesure, qui
se limite en grande majorité au secteur public, est considérée par certains
observateurs comme le premier acte marquant de la politique de François
Hollande. Des observateurs qui, en revanche, attendent toujours le Président de
la République sur sa véritable stratégie d'ensemble. // Hausse de l'allocation
de rentrée scolaire, retour de la retraite à 60 ans, revalorisation du SMIC...
jusqu'à présent, le Président socialiste a tenu certaines de ses promesses mais basées uniquement sur ce que l'on appelle la politique de la demande. Or,
une politique équilibrée doit aussi encourager ce que l'on appelle l'offre.
En d'autres termes, favoriser la croissance par
des mesures incitatives.
Oui. Les outils existent. D'ailleurs, ni le Président de
la République, ni le Premier ministre ne les rejettent. Les mots ne sont plus
tabous : renforcer la compétitivité des entreprises (veut-on parler de
baisse des charges ?) ; créer un climat favorable au développement des
PME (véritables créatrices d'emplois) ; ne pas accabler certains secteurs
comme le nucléaire... il n'y a plus de franche hostilité dans le discours
gouvernemental mais les décisions concrètes tardent à venir. François Hollande
a-t-il attendu l'Université d'été du PS à La Rochelle ce week-end en donnant
des gages à la gauche traditionnelle avant d'attaquer vraiment certains sujets
qui fâchent ? Nous verrons dans les prochaines semaines si le Président de la
République est capable d'accélérer le mouvement.
Mais est-ce que la conjoncture le lui permettra ?
C'est
la vraie question. Pour l'instant, la France n'est pas en récession
mais côté croissance c'est "encéphalogramme plat". Le contexte
européen n'est guère plus rassurant. Il est évident que la perspective de
ramener les déficits publics de la France à 3% du PIB en 2013 ne sera pas
tenue, et que les 30 milliards d'euros de recettes supplémentaires ou
d'économies nécessaires ne seront pas suffisantes. Inutile, donc, de songer à
utiliser les dépenses publiques pour relancer la machine. François Hollande le
sait. Outre la perspective d'augmenter
l'impôt, il faut maintenant que le Président de la République dise concrètement
ce qu'il compte faire.
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