HSBC : la mondialisation heureuse ?
On peut dire que HSBC a enfoncé un plafond alors que ses deux concurrentes directes - Royal Bank of Scotland et Lloyds - affichaient des pertes. Mais attention, les chiffres cachent des situations contrastées. Deux exemples : l’activité dite « BFI » (la Banque de Financement et d’Investissement de HSBC) a chuté de 24% à 7 milliards d’euros… quant à l’activité européenne, elle a plombé la croissance de la filiale française qui sert de plateforme pour gérer les engagements du groupe monde sur le Vieux continent. Mais c’est vrai : les résultats enregistrés l’an dernier signent une performance pratiquement égale au record historique de 2007, juste avant que n’éclate la précédente crise mondiale.
Comment ces performances s’expliquent-elles ?
Le nouveau patron de HSBC France résume bien la situation en parlant d’une année paradoxale avec croissance des activités hors marchés parallèlement à un très fort impact de la crise financière internationale. En fait, la dynamique repose sur deux facteurs : le recentrage de l'activité et l’implantation régionale. Sur la deuxième partie de l’année 2011, HSBC a réduit son exposition sur les dettes souveraines des pays périphériques de la zone euro (Grèce, Italie et Espagne notamment), qui a permis de limiter la casse. Ensuite, la banque dispose d’une clientèle aisée qui représente près de la moitié de ses 823.000 clients particuliers : c’est ce que l’on appelle la "banque commerciale" qui permet de fidéliser une clientèle en bénéficiant de liquidités importantes. Et Dieu sait si les banques en ont plus que jamais besoin aujourd’hui.
Vous citiez aussi les zones d’implantation…
Avantage comparatif indéniable : HSBC entend bien continuer à tirer profit de sa présence dans les pays émergents et à fortes perspectives de développement : 80% de son résultat a été réalisé l’an dernier en dehors de l’Union européenne et des Etats-Unis… 60% des performances venant de l’Asie, sa base culturelle. HSBC est une véritable ode à la mondialisation mais en est l’image d’Epinal sur le plan social tant décriée par les syndicats : l’été dernier, la banque sino-britannique a annoncé la suppression de 10% de ses effectifs (environ 30.000 postes d’ici 2013) en partie compensée par la création de 15.000 emplois en Asie et au Brésil, les deux eldorados du moment. La contrepartie, c’est la flambée du coût des salaires pour retenir les meilleurs collaborateurs dans ces régions. Que l'on en tire profit ou qu'elle s'impose à nous, la mondialisation n'a pas fini de faire parler d'elle.
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