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Investissements d'avenir, dix ans pour gagner

Le gouvernement présentera d'ici l'été un plan d'investissement sur 10 ans pour relancer l'emploi et dynamiser l'économie française. François Hollande et Jean-Marc Ayrault l'ont annoncé hier à l'issu d'un séminaire interministériel. Ce plan concernera notamment la santé, la transition énergétique et les grandes infrastructures. D'une manière générale, l'accent sera mis sur les nouvelles technologies.
Article rédigé par franceinfo
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De la part du Président de la République, c'est un choix
pertinent. Le secteur numérique représente aujourd'hui moins de 4% de l'emploi
total en France mais c'est le gisement d'avenir. L'économie numérique, ce sont
les grands opérateurs téléphoniques mais aussi toutes les petites start-up,
très créatives et très maniables, qui font phosphorer certains économistes sur
ce qu'ils appellent la dynamique de la ''destruction créatrice'' :
rotation de l'emploi et de l'inventivité. Si le niveau de formation reste
exigeant, entre Bac+3 et Bac+5, le rythme d'intégration et de progression des
salariés y est plus rapide que dans d'autres secteurs. Bruxelles chiffre à
quelque 900.000 les opportunités d'emploi dans le numérique d'ici 2015 au
niveau européen.

Perspectives dynamiques sur l'emploi dites-vous... on peut
parler aussi équipement du territoire

L'accélération de la mise en place du réseau internet très
haut débit partout en France et en effet l'autre volet important. Aujourd'hui,
les opérateurs téléphoniques savent installer la fibre au niveau local (ils
investissent individuellement 7 milliards d'euros par an dans la modernisation
du réseau) mais le porte à porte doit être complété par un maillage national.
Les enjeux sont forts à plus d'un titre. L'internet très haut débit, ce sont
les nouveaux marchés pour les entreprises, les nouveaux modes de consommation
pour chacun d'entre nous avec, en amont, les industries qui fournissent services
et contenus, notamment culturels et éducatifs. Selon les experts, le maillage
territorial prendrait 10 ans et coûterait quelque 20 milliards d'euros.

***L'idée est de financer ces projets en cédant les
participations de l'Etat dans les entreprises dont il est actionnaire.


EDF, GDF, LA POSTE, France TELECOM, SNCF, AREVA, RENAULT...
les placements de l'Etat dans ces entreprises approchent 63 milliards d'euros.
En rognant sur ses participations sans remettre en cause sa responsabilité
d'actionnaire, l'Etat peut récupérer, au mieux, environ 10 milliards d'euros
dont la plus grosse part viendrait d'EDF, publique à 84%. Réduire cette part à
70% permettrait d'en tirer 4 milliards et demi. Un peu plus d'un milliard chez GDF,
idem chez France Telecom, 2 milliards d'euros si on lâchait nos 15% dans
Renault... autant dire qu'on est loin de la somme totale pour financer tous les
projets et les autres. Il faudra recourir aussi à l'épargne des Français et
surtout, tailler dans les dépenses, réduire le train de vie public.

Le signal envoyé est certainement plus fort sur le plan
culturel qu'économique : utiliser le fruit de placements de l'Etat pour
investir et non pas combler les déficits. A l'aile gauche du PS qui dénonce une
braderie organisée, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici répond que ce
n'est pas le retour des privatisations mais ''une gestion fine du capital de
l'Etat''. Qu'en de beaux termes ces choses là sont dites.

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