L'Union européenne discute d'une stratégie de croissance
Inutile d’attendre qu’un engagement formel soit pris sur le nouveau pacte, il faut d’ores et déjà anticiper la reprise et, si possible, la provoquer. Non pas que la Grèce ne soit plus présente dans les esprits, bien au contraire, mais, après les sommets réunis à la va vite pour éteindre le feu, voici revenu – semble-t-il – le temps de la réflexion. Feuille de route : conjurer le mauvais sort d'une économie en berne avec une récession de 0.3% attendue cette année en zone euro et un taux de chômage proche de 11% de la population active (l'Europe compte aujourd'hui 17 millions de chômeurs). Il faut coute que coute apporter des réponses aux jeunes, cette population qui est en droit d’attendre beaucoup de l’Europe et sur laquelle l’Europe doit pouvoir compter.
A quoi peut ressembler une relance de la croissance économique en Europe ?
Et bien les avis sont partagés. Il y a un peu plus d’une semaine, 12 pays sur les 27 que compte l’Union ont écrit au Président de l’Europe Herman VAN RUMPY et au patron de la Commission, José Manuel-Barroso, pour leur faire part d’un projet. Véritable profession de foi libérale, le texte signé notamment par le britannique David CAMERON et l’Italien Mario MONTI prône un marché unique renforcé et une dérégulation du marché du travail. Audacieux par les temps qui courent… il leur faudra convaincre une population échaudée. Et si cette dérèglementation représente de réels gisements d’activités, elle imposera une surveillance accrue pour éviter les dérives de ces dernières années. Et puis face au camp de l’ultralibéralisme, il y a les pays plus prudents. Ceux qui préfèrent avancer sur une harmonisation fiscale… c’est le cas de la France et de l’Allemagne. On a là, clairement, les deux écoles qui vont discuter, et certainement s’opposer, au cours des prochains mois.
Et sur le plan pratique qu’est-ce que cela peut donner ? *
Beaucoup évoquent la nécessaire mise en place de grands travaux pour relancer l’industrie et l’emploi (les gestionnaires des réseaux électriques européens chiffrent à 104 milliards d'euros les investissements nécessaires pour rénover ou construire des lignes à haute tension). En ce qui concerne les financements, une baisse des taux d’intérêt par la BCE serait la bienvenue et l’idée des eurobonds pourrait bien refaire surface. Mais pas les eurobonds dont on parlait il y a quelques mois et destinés à mutualiser les dettes souveraines. Il s’agirait cette fois de mutualiser l’épargne des européens en créant des produits fiscaux garantis qui serviraient à financer les grands projets. Cela nécessiterait une vraie coordination entre les Etats… peut-être l’occasion de voir enfin émerger une vraie gouvernance économique.
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