La bourse s'interroge sur l'avenir de Twitter
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas pour le réseau qui, rappelons-le, permet de communiquer par messages de 140 signes et espaces.
Envolées les grandes heures de l'introduction en bourse au mois de novembre dernier. Hier, en une seule journée, 8 milliards de dollars (près de 6 milliards d'euros) de capitalisation boursière se sont ainsi évaporés. Explication de cette dégelée : la publication mercredi soir de données inquiétantes - du moins jugées comme telles - sur le nombre de twittos, les utilisateurs. Au quatrième trimestre, le réseau n'en a gagné que 9 millions pour atteindre un total de 240 millions fin décembre. 9 millions c'est pas mal mais c'est nettement moins que la progression de 56% enregistrée sur les neuf premiers mois de l'année.
Peut-on dire que le groupe a littéralement fondu en bourse ?*
Non, loin de là. Sa valorisation boursière est encore ce matin de quelques 21 milliards d'euros, soit plus que quarante fois son chiffre d'affaires de l'année dernière, et ce, alors que le groupe installé en Californie est en déficit chronique depuis sa création en 2006. Il n'a jamais enregistré un seul dollar de bénéfice. C'est même allé de mal en pis. En 2012, Twitter accusait un déficit de 60 millions d'euros. L'an dernier, le trou s'est creusé à 470 millions. On est très loin du milliard d'euros de bénéfices du concurrent Facebook.
Pour Twitter, la progression des coûts de recherche, développement et marketing a été beaucoup plus rapide que celle du chiffre d'affaires.
Donc chute du titre hier à la bourse de New-York... qu'est-ce qui inquiète les investisseurs au juste ?
Ils s'interrogent sur la capacité du groupe à devenir un jour rentable et, surtout, sur sa capacité à toucher un large grand public sur le long terme. Twitter est en effet de plus en plus utilisé pour la communication des stars, des politiques ou des marques. Finalement, Twitter est devenu un vecteur de publicité à son insu. Quand une marque nous envoie sa dernière promo par micro-message, elle fait sa pub gratuitement. C'est un manque à gagner pour le réseau dont - comble du paradoxe - le modèle économique repose justement sur la vente de pub, notamment via les télephones portables et les tablettes.
Peut-on dire que la "bulle" financière Twitter a explosé ?
Disons qu'elle s'est sérieusement dégonflée.
Les questions autour de la valeur de la marque tournent clairement autour de sa stratégie de développement et son positionnement. La direction du groupe assure mettre les bouchées doubles pour accélérer la croissance de la base d'utilisateurs et améliorer les offres de contenus.
Sur le fond, Twitter reste un outil maniable, beaucoup moins lourd que Facebook dans l'immédiateté de la communication. Et puis regardons nos habitudes : les tweets remplacent de plus en plus les SMS payants, voire les communications surtaxées. Autant d'avantages que le réseau doit savoir monétiser pour en faire un vrai business.
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