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La médecine ambulatoire au secours du budget de la Sécurité sociale

Avec la présentation du projet de budget 2015 de la Sécurité sociale lundi 29 septembre, une nouvelle opération économies tous azimuts est lancée. Outre la branche famille qui va être mise à contribution, il y a les efforts possibles du côté de ce que l’on appelle la médecine ambulatoire
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Maxppp)

100 millions d'euros d'économies attendues en 2015. On entre le matin à l’hôpital pour subir une opération, on en ressort le soir avec un suivi médical à domicile ou dans un établissement dédié. C’est la médecine ambulatoire, généralement très fréquente pour les maternités ou la chirurgie orthopédique. De plus en plus d’opérations peuvent ainsi être prises en charge et on voit des structures naître ou se réorganiser comme l'Hôtel Dieu à Paris, bientôt l'hôpital privé Dijon-Bourgogne ou le Vélodrome à Marseille.

L’objectif affiché par la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, est de parvenir, à l’horizon 2016, à faire sortir la moitié des patients le jour même de l’opération.

 

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

 

En retard par rapport à certains pays, notamment du Nord comme la Scandinavie ou 70% des opérations sont réalisées en ambulatoire. En France, nous étions l’an dernier à un taux d’environ 40%.

 

En quoi la médecine ambulatoire permet à la Sécurité sociale de faire des économies ?

 

Du fait de cette pratique – qui stagne en France mais existe bien dans les faits –, nos hôpitaux deviennent des garages à lits. On estime de 15 à 20% de lits en trop dans les hôpitaux. Or, 1 lit nécessite un environnement de 100 mètres carrés. 1 seul mètre carré représente une dépense annuelle de 1000 euros pour l’hôpital.

Rapide calcul : un lit vide est une perte sèche de 100.000 euros par an pour les comptes publics.

 

Cette approche comptable fait débat

 

Les promoteurs de l’ambulatoire parlent d’une médecine d’excellence (on ne retient pas le patient inutilement à l’hôpital, on lui évite certaines maladies nosocomiales, etc…) ; les professionnels hospitaliers, eux, y voient un abandon du patient à lui-même, quant aux médecins généralistes, ils estiment que la loi n’offre pas les outils pour prendre ce ''virage'' ambulatoire.

Cruel dilemme, mais quand on voit les économies potentielles, on imagine mal le gouvernement – et les suivants – abandonner cette piste. C’est le cas précis d'une réforme structurelle, mais pas des plus faciles à faire passer.

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