La monnaie du Peuple devient monnaie de réserve internationale

C'est le Fonds Monétaire International qui vient de le décider. Le yuan – ou renminbi, son autre nom – dans le club très fermé des monnaies de référence, c’est aussi historique que symbolique.

Jusqu’à aujourd’hui, le panier de devises qui sert de référence était composé uniquement de l’euro, du dollar, de la Livre sterling et du yen japonais. 

Concrètement, ce panier sert à calculer le taux d’intérêt auquel le FMI prête l’argent à ses 188 pays membres. On appelle cela les DTS, les Droits de Tirage Spéciaux, qui existent depuis 1969

Le yuan entre dans la cours des grands

La "monnaie du Peuple" aux côtés du dollar et de l’euro, 46 ans après l’étalonnage officiel des taux de change, c'est tout un symbole. Cela va-t-il renforcer la Chine sur la scène commerciale internationale ? Non. En revanche, cela consacre le poids atteint par l’Empire du Milieu dans le commerce mondial.

En seulement deux ans (2012-2014), le Yuan est passé de la treizième à la cinquième monnaie la plus utilisée dans le monde, grâce notamment aux échanges de la Chine avec l’Afrique. 

Dimension politique de décision du Fonds monétaire international

Intégrer le yuan dans le panier de devises internationales offre, en quelque sorte, un moyen de pression. Le FMI veut inciter Pékin à poursuivre la libéralisation de son économie, à s'ouvrir aux capitaux étrangers et à moins contrôler sa politique de changes. 

Aujourd’hui, le pouvoir chinois entretient artificiellement une monnaie faible – dévaluation compétitive – pour exporter facilement. Ce caractère "sens unique" des transactions commerciales ne peut plus durer. Aux yeux du FMI, la Chine doit devenir un pays émergent "intelligent".

Quelles conséquences concrètes pour notre quotidien ?

 Cette décision n’aura aucun impact sur le prix de la baguette de pain ou celui de l'essence. Le plus concret à terme est un marché des changes plus stable avec, normalement, moins de tensions compétitives.

A l’aune de la guerre des monnaies, la Chine s’est éveillée… il convient désormais de la maîtriser.