La "prime dividende" : les entreprises 2 fois moins généreuses qu'espéré par le gouvernement
C’est ainsi qu’a été baptisée "la prime de partage des profits", voulue par Nicolas Sarkozy. L'idée est que les salariés profitent aussi des bénéfices de leur entreprise.
Les entreprises concernées ont jusqu’à aujourd’hui pour la négocier. Cette prime est obligatoire pour les sociétés de plus de 50 salariés et qui versent à leurs actionnaires des dividendes en hausse par rapport à la moyenne des 2 années précédentes à leurs actionnaires.
Pour 2011, les discussions s’achèvent donc ce soir. Mais le bilan semble bien maigre.
On est loin, bien loin de la « prime de 1000 euros», dont parlait François Baroin, alors porte parole du gouvernement, en avril dernier.
Très vite, le gouvernement avait évalué que les salariés concernés toucheraient plutot 700 euros par an.
Dans les faits, ce sera deux fois moins : 300 à 350 euros en moyenne, selon les premières estimations.
Rares sont les entreprises qui verseront 1000 euros à leurs salariés : seul Hermès fait mieux pour l’instant avec 1200 euros.
Dans l’ensemble, les primes les plus généreuses s’établissent plutot à 600 euros, chez Michelin, ou LVMH par exemple.
Et beaucoup proposent un chèque de 100 à 200 euros. C’est le cas de Danone, Renault ou encore Axa.
**Pourquoi la prime ne tient-elle pas ses promesses ?
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D’abord parce que cette prime a été, dans certaines entreprises, source de tension.
L’exemple extrême, que France Info a révélé, c’est celui de Sécuritas : une prime de 3 euros 50, finalement relevée à 8 euros par an !
En fait, certaines entreprises ont vu d’un mauvais œil qu’une loi leur impose cette prime, et n’ont pas joué le jeu.
Quant aux salariés, alléchés par la promesse d’une prime à 700 euros en moyenne, ils ont pu être déçus par les négociations. Ce qui a donc été source de conflit dans certaines entreprises, voire d’échec des discussions ou de grève parfois.
Ensuite, et c’est évidemment une raison majeure : la prime est plus légère qu’annoncée à cause de la crise. Croissance revue à la baisse, emploi en berne, les entreprises ont été prudentes et ont préféré conserver une part de leurs bénéfices.
**Peut-on s’attendre à mieux dans les prochaines annnées ?
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Au sein du gouvernement, on est optimiste.
Avec cette prime, Nicolas Sarkozy a lancé un processus, engagé une dynamique, dit-on.
C’est d’ailleurs l’une des marottes du chef de l'Etat : partager les richesses entre actionnaires, dirigeants et salariés. Il y a 2 ans déjà, il avait lancé des négociations sur le sujet. Mais les partenaires sociaux n’ont jamais abouti.
Là, c’est la méthode par la contrainte, par la loi. Mais peu de chance que cela porte ses fruits. A court terme du moins : 2012 s’annonce morose, avec sans doute moins de bénéfices, et moins de dividendes qu’espéré.
Prudentes cette année, les entreprises risquent de le rester tant que durera la crise.
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