Lafarge-Holcim, la fusion en béton avance à grands pas
Annoncée en avril dernier, la fusion des deux groupes doit donner naissance à un colosse pesant 32 milliards d’euros de chiffre d’affaires avec 130.000 salariés dans 90 pays.
Seulement voilà, créer une telle structure pose la question du respect de la concurrence car, à défaut d'abandonner certains marchés, le nouvel ensemble serait en situation de monopole.
Les différentes autorités de la concurrence ont donc demandé aux deux entreprises de réaliser ce que l’on appelle des cessions d’actifs.
On en connaît maintenant les détails
Lafarge et Holcim vont céder en bloc six milliards et demi d’euros de leurs biens à l’Irlandais CRH (premier producteur d'asphalte pour les autoroutes américaines).
CHR reprendra les unités d'Holcim basées en France, mais aussi au Canada, au Brésil et aux Philippines... les sites de Lafarge impactés sont basés en Allemagne et en Lituanie. Les autorités de la concurrence européennes ont déjà donné leur feu vert mais le projet doit encore obtenir l’aval des autorités américaine, canadienne et indienne.
Pourquoi cette fusion ?
Il s'agit de répondre à plusieurs défis, notamment faire face à une demande faiblarde qui n'a pas retrouvé ses niveaux d'avant crise. Il faut aussi se donner les moyens d'affronter les cimentiers des pays émergents qui prennent de plus en plus de place sur le marché international. Les mexicains et les chinois montent en gamme et continuent de gagner en compétitivité. Lafarge-Holcim bénéficiera de complémentarités géographiques sans toucher, normalement, aux effectifs dont le groupe aura besoin pour tourner. Le Pdg de Lafarge et futur patron opérationnel du futur ensemble, Bruno Lafont, promet que la fusion ne donnera lieu à aucune fermeture d'usine.
Il s'agit là du secteur du béton. Ce n'est pas le seul à se concentrer ?
La reprise pointe le bout du nez et, dans toutes les branches, les groupes grossissent volontairement pour être plus solides et accompagner le mouvement. Bilan des courses : les fusions-acquisitions dans les secteurs de l’électricité, du gaz et des énergies renouvelables ont atteint en 2014 leur plus haut niveau en 10 ans – près de 250 milliards de dollars de transactions, selon le cabinet Price Waterhouse Coopers. Ces mouvements vont s’amplifier notamment dans le secteur pétrolier… la chute des prix du baril de brut affecte sérieusement les marges des compagnies pétrolières qui sont contraintes de s’ajuster sur le court et le long terme. Inutile de dire que 2015 s’annonce comme un excellent cru pour les banques d’affaires.
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