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Les entreprises reprennent le chemin de la bourse

Est-ce un signe supplémentaire de la reprise économique ? On assiste depuis quelques mois à une multiplication des introductions en bourse, notamment à Paris. Pour ce qui est de l’ensemble de l’Europe, 20 milliards d’euros ont été levés sur les marchés depuis le début de l’année
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Maxppp)

C’est trois fois plus que ce que l’on avait observé sur la même période l’année dernière. A Paris, le mouvement a pris un peu plus de temps pour démarrer mais on y est. Les entreprises inspirées par la bourse sont diverses et variées, par leur secteur d’activité mais surtout leur taille. Depuis janvier, une vingtaine de jeunes pousses – les start-ups comme disent les anglo-saxons – se sont frottés aux investisseurs. Près d’un milliard d’euros ont ainsi été récoltés, 20 fois plus que l’an dernier.

Des entreprises de tailles diverses disiez-vous

Deux exemples figurent parmi les opérations les plus marquantes annoncées : Maison Lejaby et Elior, des entreprises aux antipodes du spectre économique.

Lejaby : deux ans après le sauvetage in extremis du fabricant de sous-vêtements, le Pdg Alain Prost (pas l’ancien pilote de Formule un, c’est un homonyme) a annoncé son intention de tenter le marché dès cet été. Il l’a dit en marge des célébrations du 130ème anniversaire de la marque au Lido, le temple parisien du glamour, bien joué de la part de l’enseigne de lingerie fine.

Elior : autre dimension. Le numéro quatre mondial de la restauration collective veut s’introduire sur la cote le 30 juin. C’est une des opérations les plus attendues de l’année. Elle devrait lui permettre de lever au minimum 840 millions d’euros pour soutenir son développement et réduire sa dette.

Dans les prochaines semaines on parlera de Viadéo, de l’assureur crédit aux exportations Coface, de Wordline (filiale d’Atos qui vient de racheter Bull)… la liste n’est pas exhaustive.

Pourquoi tant d’intérêt pour les marchés ?

C’est le double effet Kiss Cool. Vous vous souvenez des bonbons mentholés : vous avalez une dragée et, subitement, vous sentez l’effet de fraîcheur qui monte en vous. Et bien le premier effet Kiss Cool c’est l’annonce du président de la Banque Centrale Européenne Mario Dragui, il y a tout juste deux ans, qu’il ferait tout son possible pour soutenir l’économie en cas de nouveau coup de grisou. Premier signal positif.

Deuxième signal, deuxième effet : le vent de reprise qui est en train de souffler sur l’économie mondiale et sur l’Europe – malheureusement dans une moindre mesure sur la France. Les entreprises, à qui on demande de créer des emplois, sentent que c’est le moment d’investir et donc d’aller chercher l’argent où il se trouve : chez les investisseurs, sur les marchés. En plus, les taux d’intérêts sont favorables pour emprunter. La voie est ouverte.

Le mouvement ne va pas de s’arrêter

Si tout se déroule comme prévu, à l’automne ce sera au tour du loueur de voitures Europcar et du groupe de BTP Spie . Enfin, cerise sur le gâteau : Euronext . Là, nous atteignons vraiment le cœur du système. Le gestionnaire de la bourse de Paris est une filiale de l'opérateur boursier américain ICE depuis sept ans. Euronext va retrouver son indépendance, couper le cordon ombilical avec les Etats-Unis, en se cotant lui-même sur le marché en Europe. Ce n'est pas du patriotisme économique européen mais nous n'en sommes pas très loin.

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