Marchés financiers, que faire de ses actions ?
Depuis le 1er janvier, les bourses de Paris et Francfort ont perdu respectivement 14 et 18%.
Les opérateurs continuent de s’interroger sur la solidité de l’économie chinoise et de s’inquiéter de la baisse des cours du pétrole.
Mais il faut ajouter depuis quelques jours des interrogations sur la fameuse reprise de l’économie américaine. Les investisseurs en attendent des signes concrets.
Enfin, élément réellement nouveau qui n’arrange rien : les craintes sur la viabilité du système bancaire en Europe, surtout en Italie et en Allemagne
Ces craintes sont-elles fondées ?
Pour ce qui est de l’économie chinoise, le taux de croissance n’est certainement pas de 7% comme l’annonce officiellement Pékin mais plutôt de l’ordre de 2 à 3%. La Chine ne joue pas la transparence mais reste le moteur de l’économie mondiale et ce pays est en voie de transition, il se normalise. Attendons de voir, observons et surveillons, mais c’est loin d’être la fin d’un monde, bien au contraire.
L’économie américaine : elle reste dynamique (croissance de 2,6% attendue cette année et taux de chômage à 4,5%), même si la Maison Blanche indique que le contexte international pourrait peser à terme sur la croissance américaine.
Le pétrole : réel sujet d’inquiétude. La baisse continue des cours du brut qui pourrait durer encore deux ans handicape lourdement les pétroliers et parapétroliers (Total, Vallourec…), contraints de revoir leurs plans d’investissements avec impact négatif sur l’emploi.
La présidente de la Réserve fédérale américaine, Janet Yellen, doit s'exprimer mercredi 10 févier devant le Sénat. Son audition est très attendue. Il n'est pas exclu que les marchés fassent pression pour que la patronne de la Fed continue d'injecter des liquidités dans l'économie.
Les banques européennes : autre réel sujet d’inquiétude dont on va reparler dans les prochaines semaines. A commencer par les établissements italiens embourbés dans plus de 200 milliards de créances douteuses… et, beaucoup plus lourd : la Deutschbank dont certains observateurs doutent des capacités à payer ses dettes.
Concrètement, si on possède des actions en bourse, que fait-on ?
On ne bouge pas.
A la bourse, on dit que "les arbres ne montent pas jusqu’au ciel" ! Traduction : les cours des actions ayant beaucoup progressé ces derniers mois, ils redescendent aujourd’hui car les opérateurs revendent leurs titres pour prendre leurs bénéfices.
Quand tous les bénéfices sont purgés, le cours des actions remonte. C’est ce à quoi on devrait assister assez rapidement. Attention toutefois, le contexte international va rendre les marchés volatils pendant une bonne partie de l’année. Traduction : cela va encore tanguer.
En bourse, ne pas bouger, c’est comme se taire face à l’insulte ("Face à l’insulte, le silence est le plus grand des mépris").
En bourse, faire le dos rond c’est lutter contre "l’exubérance irrationnelle" des opérateurs.
"Exubérance irrationnelle des marchés" ! Retenez bien cette expression… elle fut prononcée par le président de la réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, en 1996, finalement toujours d’actualité.
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