Obama en Asie, la lutte d'influence
Il faut y voir le signe que l'Union européenne est sortie - pour un temps au moins - de l'écran radar des Etats-Unis. A quoi bon s'attarder à traiter avec l'Europe engluée dans la crise ?... pour son dernier mandat à la Présidence des Etats-Unis, Barack Obama réorganise, réoriente, sa politique étrangère et commerciale vers la région du monde la plus prometteuse à ce jour. Il passe à la vitesse supérieure. La zone pacifique représente un eldorado et les premiers arrivés seront les premiers servis. L'Asie représente aujourd'hui près de 30% de l'économie mondiale avec un taux de croissance, hors Japon, supérieur à 6%. Finie la crise financière qui avait frappé la région en 1997 et 98.
C'est donc toute une région qui est concernée et pas uniquement le géant chinois.*
Le déplacement de Barack Obama le montre très bien : la Chine ne fait pas partie des pays visités cette fois-ci. L'Empire du Milieu est un cas à part. Certes très lourd sur le plan économique mais qui se traite sur la longueur et avec diplomatie, même si les relations sont tendues en permanence entre Washington et Pékin, entre les deux géants du commerce international, sur fonds de guerre des monnaies. L'heure est à la lutte d'influence. La Chine est le premier partenaire des pays du Sud-est asiatique. Hors de question pour les Etats-Unis de laisser en l'état ce leadership. Ce soir, le Président américain se rend au Cambodge, dernière étape de son déplacement. Il y participera au sommet de l'ASEAN (l'Association des Nations du Sud Est Asiatique). Or, qu'est-ce que l'ASEAN si ce n'est une dizaine de nations développées ou en plein développement : Indonésie, Malaisie, Philippine, Singapour, Thaïlande, Bruneï, Vietnam, Laos, Birmanie et Cambodge. Excusez du peu. Si l'on regroupe ces pays de l'ASEAN avec le Japon et la Corée (sans la Chine donc) on arrive à un potentiel de 2 milliards de consommateurs, et environ 1/4 du Produit Intérieur Brut, la richesse mondiale. Un second mandat prioritairement asiatique pour Barack Obama... quatre ans pour agir et gagner de nouveaux marchés.
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