Plus de recrutements prévus en 2015 mais les candidats font défaut
L’information apparaît un peu comme un ovni dans le flot des nouvelles qui nous parlent tous les jours de plans sociaux en cours ou à venir – DIM, TOTAL, MORY-GLOBAL, GEFCO et j’en passe.
Pôle Emploi chiffre à 1 million 700.000 le nombre de projets de recrutements cette année, en hausse de 2,3% par rapport à 2014.
L’hôtellerie restauration demeure le premier vivier de recrutement, suivie des services à la personne, l’aide à domicile qui, avec le vieillissement de la population, offre de plus en plus de postes. Il y a aussi un besoin d’aides-soignants, d’attachés commerciaux, de secrétaires… des métiers généralement peu qualifiés. Et puis autre point positif : on parle là d'embauches durables avec plus de CDI (contrats à durée déterminée) et des CDD plus longs.
Pôle Emploi émet toutefois quelques réserves
Si la hausse de 2015 atteint 2,3%, elle était de 5 et demi en 2014 par rapport à 2013. C’est donc moins cette année, même si cela continue de progresser.
Autre constat que l’on dresse depuis une dizaine d’années : il est difficile de recruter ! Les entreprises veulent embaucher mais ne trouvent pas les candidats. On estime aujourd’hui à environ 500.000 le nombre d’emplois potentiels qui ne trouvent pas preneurs.
Pourquoi cette pénurie ?
Il y a des problèmes d’image liés à des professions souvent mal rémunérées et les problèmes de formation.
D’abord les chômeurs : seuls 10% d’entre eux sont formés chaque année. Ensuite, la qualification : 80% des candidats qui se présentent aujourd’hui à l’embauche ne correspondent pas au profil recherché.
Pour contourner cette difficulté, une majorité d’entreprises se dit prête à former son propre personnel, mais la lourdeur du système administratif en amont est un frein persistant.
Pourtant, ce n’est pas faute d’une prise de conscience politique
Revoir profondément les politiques et les mécanismes de formation, en finir avec une administration et des corporatismes trop lourds sont des chantiers sur lesquels François Hollande voudrait accélérer, mais il se heurte à une partie de sa propre majorité. Une gauche appelant à un Parti socialiste qui fait rêver avec plus d’idéaux que de postures strictement économiques. Postures pour lesquelles, il est vrai, le président de la République opte de plus en plus, contraint par la conjoncture.
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