Pourquoi Fessenheim ne fermera pas avant 2018... au plus tôt
Cette mise au point du chef de l’Etat met un terme à la cacophonie des dernières semaines. On se souvient de l'annonce faite début septembre par la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, très vite recadrée par l'Elysée avant un rétropédalage en règle. Pour finir, c'est bien Non... Fessenheim, la plus vieille centrale nucléaire en fonctionnement en France, ne fermera pas avant 2018. Tant pis pour les engagements pris lors de la Conférence environnementale de 2012.
Les raisons invoquées
Le chef de l'Etat invoque le retard de la mise en route du réacteur EPR de Flamanville (Manche) dont la livraison est finalement reportée à 2018. Impossible de prendre le risque d’une rupture d’approvisionnement dans le cadre de la loi de transition énergétique. Qu'à cela ne tienne. Comme le dit François Hollande en fin politique : ‘’Ce qui importe c’est d’engager toutes les procédures pour fermer Fessenheim. Nous le faisons, on pourra alors dire que c’est irréversible’’ . En résumé : on ne fermera pas en 2016 comme promis mais c’est grâce à nous que le processus aura été engagé.
Il faut dire que ce dossier de Fessenheim est miné, tant sur le plan industriel que politique
En quelques années, la vieille dame de Fessenheim est devenue malgré elle un double symbole. Symbole des concessions à faire à un camp écologiste historiquement opposé à l’atome et vivier électoral utile ; symbole d’une lente descente aux enfers du secteur nucléaire en profonde mutation et victimes d’erreurs de choix stratégiques – la déroute financière du groupe Areva en est la parfaite illustration. Fermer Fessenheim, c’est se mettre à dos la population locale et les syndicats. La centrale fait vivre près de 2000 personnes. Les mauvaises langues y verront un nouveau signe du report de mesures impopulaires à l’approche de la présidentielle, un peu comme si la France allait avancer désormais en roues libres jusqu'au scrutin présidentiel. Exit les réformes et les décisions difficiles.
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