Programme de François Hollande : ambitieusement basé sur une reprise de l'économie française
D’abord, la bouteille à moitié pleine. Ce sont trois mérites : la sagesse, la cohérence, la méthode.
1/ La sagesse : ce qu’a présenté hier François Hollande est beaucoup plus raisonnable que le projet initial du PS. A l’époque, le projet était bâti sur une hypothèse de croissance de l’économie française de 2 et demi% par an sur 5 ans… nous voici ramené à une progression de 0.5% cette année à 2 et demi% à terme.
2/ La cohérence. La fiscalité des entreprises sera alourdie pour les grandes unités et allégée pour les petites entreprises. C’est logique, n’en déplaise aux cadors du CAC40, à ce jour, ce sont les PME et les TPE qui créent l’emploi en France. Il faut continuer à les encourager. Et puis attention aux charges idéologiques. Le capital, c’est le carburant de la croissance à condition qu’il soit bien utilisé, bien investi.
3/ La méthode. On retrouve dans le Hollande 2012 la période rocardienne pragmatique : on a des idées mais on discute ensemble avant de trancher. C’est le principe de la conférence sociale que le candidat propose de réunir s’il prend le pouvoir.
Voici pour la bouteille à moitié pleine… qu’en est-il de la moitié vide ?
D’abord le manque de réformes structurelles (comment réduire les dépenses ? Non seulement on n’a pas de réponse, mais en plus on a une augmentation de la masse salariale de la fonction publique. Comment améliorer la productivité du travail dont la France a tant besoin ? Silence radio. Le pouvoir d’achat ? On verra plus tard. L’augmentation du smic : idem. A partir de quel niveau de revenu les classes moyennes subiront une hausse des prélèvements ? Aucune réponse. Tous ces exemples demandent clarification.
Reste la question du financement de ce programme…
Le financement et la promesse de retour à l’équilibre des comptes publics en 2017. Le financement… on l’a vu : François Hollande table sur un retour progressif de la croissance. C’est bien joué car l’économie devrait repartir en 2013. Par contre, le retour à l’équilibre dans cinq ans : c’est plutôt mission impossible. Son programme est bâti sur 20 milliards d’euros de dépenses nouvelles en échange de 29 milliards de hausses d'impôts. Or le déficit de la France est aujourd’hui d’environ 90 milliards d’euros. Cherchez l'erreur.
‘’Tout ce qui est dit sera fait, et sera fait vite’’, promet François Hollande. Peut-être l’engagement de trop.
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