Quand la "Baleine de la Tamise" spécule
Il est français et travaille en Grande-Bretagne pour la banque JP Morgan Chase. Baptisé "la baleine de la Tamise", il intrigue les milieux financiers par ses prises de positions massives... selon le Wall Street Journal, il aurait gagné quelque 100 millions de dollars par an au cours des dernières années en spéculant sur des CDS, des contrats de protection financière. JP Morgan dément mais les autorités de marché suivent l'affaire de très près. Pour l'instant, rien d'illégal... aucune malversation n'a été détectée chez le jeune loup londonien. C'est le volume des transactions qui inquiète. La banque explique que le service pour lequel travaille le trader réalise des investissements de long terme.
Rien d'illégal, si ce n'est que le produit financier utilisé n'est pas fait pour spéculer.*
Tout le problème est là, effectivement. Les trois lettres vous disent peut-être quelque chose : CDS pour Contrat Default Swap. On en a beaucoup parlé aux premières heures de la crise de la dette en Europe. C'est un produit complexe mais que l'on peut comparer à une assurance. Un CDS est un contrat destiné à se protéger d'un éventuel défaut de paiement d'une institution. C'est un peu comme si vous souscriviez une assurance pour vous couvrir si un ami à qui vous prêtez de l'argent ne vous rembourse pas. Il est formellement interdit de spéculer sur ce produit destiné à couvrir un risque.
Le trader en question en a donc détourné l'utilisation...
C'est la morale que l'on peut tirer de cette histoire : les jours se suivent et se ressemblent au pays de la finance peu scrupuleuse. On croyait avoir tiré les leçons de tels agissements mais ce nouveau cas de spéculation montre qu'il n'en n'est rien. Certains experts estiment que les positions prises par le jeune français (on parle de 100 milliards de dollars) sont susceptibles d'influencer l'ensemble du marché des CDS. "La baleine de la Tamise" ne pensait probablement pas provoquer autant de remous.
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