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Quel avenir économique pour l'Italie après le départ de Silvio Berlusconi ?

Le Président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, accepte de démissionner une fois que le collectif budgétaire 2012 sera adopté, dans les prochaines semaines. Ce départ annoncé change-t-il la donne économique pour le pays ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Le Cavaliere n’est pas encore parti mais le fait semble désormais acquis. Ce dont souffrait l’Italie jusqu’à hier soir c’était justement de… Silvio BERLUSCONI. Entre frasques en tous genres et incapacité à prendre les bonnes décisions budgétaires, il était devenu « has been » aux yeux des marchés qui ne lui faisaient plus confiance pour appliquer les réformes. Pour preuve, l’envolée des taux d’intérêt italiens à dix ans avec lesquels le pays se refinance. Hier, ces taux atteignaient 6,8% (à titre de comparaison, on est à 12% pour la Grèce, 8% pour Irlande, 3 en France et 1 et demi en Allemagne). Près de 7% pour l’Italie… un niveau inédit depuis la création de l’euro.

Est-ce à dire que l'Italie est sauvée ?

Non. la dette italienne atteint aujourd’hui 1900 milliards d’euros (120% du PIB). Rome va devoir débourser quelque 240 milliards d'euros pour colmater les brèches sur la seule année prochaine. Les Italiens vont donc enfin – et malheureusement pour eux – découvrir les affres des mesures d'économie drastiques. Mais le pays a les capacités de rebondir. La péninsule est la troisième puissance économique de l’Union européenne. Son tissu entrepreneurial repose essentiellement, par ordre décroissant, sur les services, l’industrie et l’agriculture. Rome est le premier exportateur mondial de produits de luxe avec notamment la haute couture et les voitures. Taux de chômage : 8% de la population active et croissance sérieusement entamée par la crise mondiale (- 5%) l’an dernier, mais les exportations repartent.

De quoi a donc besoin l’Italie pour se sortir de l’ornière ?

Il faut rapidement retrouver la confiance des marchés pour faire baisser la prime de risque dont je viens de parler. Cette confiance, la communauté internationale va la retrouver en allant contrôler sur place la bonne application des mesures d’austérité (on a tiré les leçons des atermoiements de la Grèce à appliquer les réformes). Cela veut dire que nous allons mettre la pression sur Rome tout en cherchant de l’argent frais. Et faute de pouvoir recourir immédiatement au Fonds Européen de Stabilité Financière qui tarde à disposer de la force de frappe nécessaire, on va se tourner vers la Banque Centrale Européenne, encore elle, qui a déjà racheté près de 80 milliards d’euros de dette italienne. La BCE dont le nouveau Président n’est autre que l’Italien Mario DRAGUI et à qui l’on doit – à ce qu’il paraît – l’estocade portée à Berlusconi après quelques coups de banderilles financières bien placés ces derniers jours. Non l’Italie n’est pas la Grèce. Oui, l’Italie peut s’en sortir mais au prix de gros efforts. Le mouvement est lancé avec l’opération « Mani Pulite » (opération main propre) qui vient de se jouer à Rome.

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