Rachat de WhatsApp par Facebook : le nouveau pari risqué de Mark Zuckerberg
En réalité 19
milliards de dollars (près de 14 milliards d'euros) si l'on ajoute les 3
milliards qui seront versés en stocks options aux fondateurs et aux 50 salariés
de WhtasApp. Ce prix, c'est celui de la jeunesse. Celle de ses fondateurs :
Brian Acton né en 1972 et Jan Kum (1976), eux purs produits du moteur de
recherche Yahoo! où ils ont passé 20 ans de leur vie. Jeunesse également de
l'idée : créée en 2009, WhatsApp (jeu de mot tiré de l'expression "What's
Up" : quoi de neuf ? En anglais) a révolutionné le monde de la messagerie.
***Ce rachat par
Facebook met un coup de projecteur sur cette entreprise
Son fonctionnement
repose sur un principe simple : là où toutes les messageries existantes à
l'époque investissaient à tours de bras dans les plateformes publicitaires et
de jeux vidéo, Acton et Kum ont misé sur la messagerie instantanée sur internet
(depuis smartphones et ordinateurs fixes) permettant de contourner les
traditionnels SMS du portable, avec en prime la possibilité d'envoyer de l'image,
du son, et de dialoguer. Un mélange de texto et de Skype. Tout cela
gratuitement la première année et ensuite pour un abonnement de 72 centimes
d'euros par an. Une broutille. Depuis 5 ans, cette start-up créée dans la
Silicon Valley, séduit 450 millions d'utilisateurs par mois, et le milliard
devrait être prochainement atteint. Plus d'un million de personnes ouvrent un
compte chaque jour et, du matin au soir, 10 milliards de messages transitent
par WhatsApp.
***Concrètement, quelle
est l'ambition de Facebook avec ce rachat ?
Nous sommes dans la guerre
des messageries qui est en train de faire une victime : le SMS traditionnel. Le
rival évidemment, c'est Twitter. D'ailleurs, le patron de Facebook ne le cache
pas. Après avoir racheté le réseau photo Instagram en 2012 pour un peu plus de
500 millions d'euros, Mark Zuckerberg veut connecter toujours plus de personnes
dans le monde, créer de nouveaux services mobiles et, bien sûr, se développer
dans la publicité génératrice de revenus.
***Facebook ne va-t-il
pas dénaturer le "produit" WhatsApp tel qu'il a été conçu à l'origine
?
Sans aucun doute. On
ne risque pas de retrouver le slogan que les fondateurs avaient accroché dans
leur bureau en 2009 : "Nos ads, no games, no gimmicks" (littéralement
: pas de pubs, pas de jeux, pas de gadgets). On entre cette fois dans le business pur et
dur. Maintenant, la question est de savoir si l'appétit de Mark Zuckerberg est
en train de créer ou non une nouvelle bulle.
Acheter 19 milliards de dollars une jeune entreprise, aussi prometteuse
soit-elle, présente des risques, selon certains analystes, qui mettent en garde
contre les phénomènes de mode vite périmés d'une année sur l'autre dans le
monde des réseaux sociaux. Qu'à cela ne tienne, tout est verrouillé. Si
l'opération échoue, WhatsApp recevra 2 milliards de dollars d'indemnités...
peut-être l'occasion d'investir elle-même dans de nouvelles aventures.
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