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Suspens rallongé pour les auto-entrepreneurs

Le futur statut d'auto-entrepreneur est l'objet de toutes les rumeurs. Vendredi, Jean-Marc Ayrault indiquait que la réforme ne concernerait que le secteur du bâtiment mais des sons de cloches différents ont été entendus ces derniers jours. Nous allons vers une réforme mais c'est le flou artistique.
Article rédigé par franceinfo
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La question est de savoir jusqu'à quel niveau et pendant combien de temps encore on pourra bénéficier de ce régime pour arrondir ses fins de mois. Instauré par la Loi de Modernisation de l'Economie à l'été 2008, le statut d'auto-entrepreneur est entré en vigueur en janvier 2009 et depuis, selon l'INSEE, une structure sur deux lancée chaque mois bénéficie ce régime. Depuis son lancement, 1 million 300.000 Français ont été séduits par l'auto-entrepreneuriat... ce qui a permis de générer un chiffre d'affaires global de 15 milliards d'euros... l'INSEE nous dit que l'Etat en a récupéré 3 milliards de recettes fiscales et sociales.

Sur le fonds, c'est une réforme à double tranchant

Soit le gouvernement instaure un régime à deux vitesses comme l'a laissé entendre le Premier ministre vendredi, et là, on créé un déséquilibre avec toutes les frustrations et contestations qui vont avec... soit on met tout le monde au même barème, à quelques exceptions près, comme le sous-entend la ministre de l'Artisanat et il faudra en assumer les conséquences. La réforme répond aux artisans et commerçants qui voient dans les auto-entrepreneurs des concurrents directs avec moins de contraintes fiscales... mais d'un autre côté, le gouvernement est bien conscient du fait que 450.000 bénéficiaires de ce régime sont issus de Pôle Emploi... chiffre non négligeable à l'heure du chômage record. Choix cornélien... quant aux auto-entrepreneurs, ils aimeraient bien savoir à quelle sauce ils vont être mangés... à partir de quel plafond seraient-ils contraints de basculer dans un régime de droit commun : de 32.600 euros de chiffre d'affaires annuel aujourd'hui à 10.000 demain ? C'est ce qu'ils craignent.


Cette réforme doit normalement aboutir à la mi-juin avec la présentation d'un nouveau code... une période de cadrage visiblement difficile à maîtriser.*

Depuis depuis jours, c'est le fiasco pour le gouvernement en termes de communication. Une ministre de l'Artisanat qui recadre un Premier ministre : du jamais vu... tout cela venant se percuter avec l'autre gros dossier sensible de la semaine : la réforme des allocations familiales dont le Premier ministre annoncera la couleur à midi et demi, avec probablement à la clef une refonte du quotient familial qui correspondrait ni plus ni moins à une hausse d'impôt, rompant ainsi avec les promesses de François Hollande. C'est une semaine d'enfer qui commence pour l'Elysée et Matignon. Une semaine à l'image de celles qui risquent de se succéder désormais après les festivités des mariages pour tous. L'hypermédiatisation de ces cérémonies aura permis d'effacer l'espace de quelques heures les dures réalités de la vie économique et sociale qui ont repris le pouvoir plus vite que prévu.

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