Taux d'intérêts : le message de la Réserve fédérale américaine
Cette décision prouve que le mécanicien qui entretient le moteur américain préfère rester prudent et, malgré la reprise, et se mettre de côté quelques litres de carburant.
La présidente de la Fed, Janet YELLEN, laissait entendre depuis de longs mois que la situation ne pouvait pas durer. Que, vu l’amélioration de la conjoncture, la fin de la politique de taux bas approchait, d’où l’intérêt porté à la réunion d’hier soir par les opérateurs.
Finalement, la FED a préféré le statu quo.
Pour quelles raisons ?
Les récentes turbulences des marchés financiers inspirent à la prudence, tout comme le ralentissement de l’économie chinoise censée être le premier moteur de l’économie mondiale. Enfin, il y a la baisse des prix de l’énergie et des matières premières. Autant de facteurs de nature à faire baisser le niveau général des prix alors que l’inflation est déjà très basse outre-Atlantique.
Aux Etats-Unis, les prix progressent actuellement de 0.3% alors que la Fed – comme la BCE – considère le niveau acceptable de l’inflation à 2%. En dessous de ce niveau, les entreprises peuvent difficilement maintenir l’emploi avec des salaires corrects, sans parler des risques d’une spirale déflationiste.
Quelles conséquences pour l’Europe ?
La première conséquence directe va être une remontée de l’euro. Les taux restant bas aux USA, le dollar est moins rémunérateur, les opérateurs achètent donc de la devise européenne, ce qui fait remonter ses cours, ce qui n’arrange pas nos entreprises exportatrices car un euro plus cher que le dollar, ce sont des produits européens vendus plus chers à l’étranger, et donc moins attractifs.
Mais que l’on se rassure, cela ne devrait plus durer longtemps.
Bientôt une remontée des taux américains
L’économie américaine n’a pas à se plaindre. Après la crise, le niveau de croissance est de nouveau encourageant – on devrait atteindre + 2,5% en 2015. Le chômage est redescendu à environ 5% de la population active. Et puis, surtout, dans le contexte conjoncturel actuel, laisser les taux à un niveau bas risquerait de provoquer une bulle spéculative. Or, il y a déjà beaucoup de liquidités en circulation. Inutile d’en rajouter.
Donc la Fed va bouger, va remonter ses taux d’intérêt, ce qui rendra le dollar plus attractif et fera baisser l’euro.
Nous sommes aujourd’hui dans le ‘’wait and see’’. Le wait (attendez) c’est maintenant… le see (voyez), probablement d'ici la fin de l’année.
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