Thales, la guerre de la gouvernance
Le feuilleton que vit Thales, champion français de l'électronique, de défense et des technologies de l'information, est de ceux que le capitalisme tricolore affectionne particulièrement.
Qui prendra la tête du groupe pour remplacer Jean-Bernard Lévy parti diriger Edf à la place d'Henri Proglio ? Réponse : Henri Proglio lui-même. Cela s'appelle un switch ou le mercato patronal. Mais Monsieur Proglio ne tiendra pas seul les rênes de l'entreprise. Il devra composer avec un homme de l'interne, Patrice Caine, ingénieur X-Mines de 44 ans.
Cette option à double tête - une nouveauté chez Thales - impose des changements d'équilibre au sein du conseil et Dassault, qui détient 25% du capital derrière l'Etat (26%), fait entendre sa voix. Dassault qui n'a pas apprécié d'être mis devant le fait accompli avec le départ précipité de Jean-Bernard Lévy chez Edf décidé par l'Elysée.
Pendant ce temps, l'entreprise doit continuer à tourner
Une fois les problèmes d'hommes réglés, certains observateurs envisagent déjà - mais à plus long terme - une autre vie pour Thales : la fusion avec Dassault, constructeur, notamment, de l'avion de combat Rafale. Là encore, l'Etat ne se laissera pas faire.
Thales est une entreprise hautement stratégique, composante essentielle de la souveraineté française, et les 65.000 salariés du groupe se retrouvent, en quelque sorte, spectateurs d'une pièce de théâtre de Boulevard.
Comment se porte le groupe Thales aujourd'hui ?
L'activité poursuit son petit bonhomme de chemin avec un chiffre d'affaires d'une quinzaine de milliards d'euros, constant depuis plusieurs années, et une rentabilité qui s'est redressée. Thales tire son activité à 55% de la défense et 45% du civile.
La nouvelle direction devra poursuivre la transformation et trouver de nouveaux contrats, de nouveaux marchés. Pas facile dans la conjoncture actuelle et en pleine réduction des budgets de défense un peu partout dans les pays occidentaux.
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