TVA sociale, la France après... le Danemark, l'Allemagne et l'Italie?
Oui, après le Danemark qui l’a inaugurée le premier en 1987…
l’Allemagne s’y est mise vingt ans plus tard en 2007… l’Italie est donc entrée
hier dans ce club très fermé, à la faveur du plan de rigueur et de relance
présenté par le nouveau Président du Conseil. Mario MONTI part d’un principe
simple : pour redynamiser l’économie de la botte, il faut baisser les
charges qui pèsent sur les entreprises pour rendre ces dernières plus
compétitives. Car la TVA sociale n’est ni plus ni moins
qu’une hausse de la Taxe sur la Valeur Ajoutée, un impôt payé par tous (les
consommateurs au premier chef), et destiné à financer la protection sociale en
lieu et place des traditionnelles charges payées par les entreprises (sur notre
bulletin de paie, c’est ce qui explique la différence entre salaire brut et
salaire net, celui que l’on touche réellement à la fin du mois).
Certains y voient des avantages, d’autres des inconvénients.
En transférant le fardeau du financement de la protection
sociale, des charges patronales vers une TVA alourdie, les entreprises
deviennent plus compétitives à l’exportation car les produits exportés ne sont
pas touchés par cette taxe contrairement aux produits importés. La TVA sociale
devient donc une arme offensive à l’exportation et défensive à l’importation.
Par contre – et c’est là ou ça devient embêtant –, le prix des produits achetés
sur le marché intérieur augmentent ! On touche donc au pouvoir d’achat. Le sacro-saint pouvoir d’achat du citoyen, vous et moi. Nicolas SARKOZY
a été clair sur ce point : il n’est pas opposé au principe de la TVA
sociale, à condition qu’il n’obère pas le niveau de vie des Français. Autrement
dit : chers patrons et économistes, revenez vers moi avec une proposition
qui respecte cette feuille de route. L’alternative est simple : soit les
entreprises baissent le prix de leurs produits en échange de la baisse des
charges ; soit on relève certains minima sociaux ou on créée une nouvelle
aide aux ménages les moins favorisés.
Pourquoi l’Italie vient de faire ce choix et la France tarde
à se décider ?
Parce
que tout repose sur une décision et une volonté politiques. L’Allemagne l'a
fait et c’est aujourd’hui une grande puissance exportatrice dont l’économie
tourne. Quant à Mario MONTI, il n'a plus rien à perdre dans une Italie au bord
du gouffre. De plus, le technocrate MONTI n’a pas eu besoin de passer par les
urnes pour prendre le pouvoir. Donc l’affaire est réglée, tant pis pour
l’Italien de la rue. En France, je rappelle simplement qu’il y a une élection
présidentielle dans quelques mois. Nicolas SARKOZY prendra-t-il le risque de la
TVA sociale pour rendre les entreprises françaises plus compétitives (avec à la
clef, objectivement, si tout le monde joue le jeu : plus d’emplois
?) : la logique voudrait que oui. Ce dossier apporte la preuve,
encore une fois, que le temps politique n’est pas celui de l’économie.
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