L'abbé Pierre et "Emmanuelle" : déchéance et renaissance de deux icônes

Dans "Tout Public" du mercredi 25 septembre 2024, la remise en question de la diffusion du biopic sur l'abbé Pierre à la télévision, la sortie du film "Emmanuelle", et les recommandations culturelles de l'équipe.
Article rédigé par Frédéric Carbonne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 23 min
"L'abbé Pierre : une vie de combats" (Frédéric Tellier) et "Emmanuelle" (Audrey Diwan). (DR)

Faut-il séparer l'œuvre de l'artiste ? Où, dans le cas du film L’abbé Pierre : une vie de combats, de Frédéric Tellier, faut-il séparer l'œuvre... de son sujet ? Ce film sorti en 2023 ne disait rien des accusations à l'encontre de l'abbé Pierre, ces derniers mois, son avenir à la télévision est désormais incertain. France Télévisions acquis les droits pour deux diffusions, à partir de février 2025, contre 1,2 million d'euros. Plusieurs options : renoncer à le diffuser, ne pas le programmer en prime time, ou encore le mettre à l'antenne en le contextualisant, avec un débat ou un documentaire qui succèderait sa diffusion. Autre diffuseur : Canal+, qui l'a déjà diffusé le 21 mai dernier, comme l'y autorise la chronologie des médias. Depuis les premières révélations, le biopic a été retiré de la plateforme MyCanal, sur laquelle il aurait dû rester plus de six mois.

De la déchéance d'une icône, nous passons à la renaissance d'un symbole de l'érotisme du cinéma. Alors qu'une nouvelle adaptation d’Emmanuelle signée Audrey Diwan sort en salle, nos journalistes partagent leurs critiques sur cette version modernisée du roman d’Emmanuelle Arsan, dont la première adaptation date de 1974.

Une approche féministe, politique, qui offre une analyse pointue et critique du contexte social actuel. Le journaliste Matteu Maestracci parle d’une "réalisation très froide, presque clinique, qui montre la solitude du personnage, [ainsi que] les sociétés [dans lesquelles nous vivons] dépersonnalisés, même dépressiogènes."

"[Le film] montre clairement ce qu'est (...) cet hyper libéralisme, y compris pour les personnages principaux qui subissent un système."

Matteu Maestracci

franceinfo

Néanmoins, il semble que cette approche distanciée de l’érotisme et du sensuel le "dévitalise" et crée un certain "ennui" chez le spectateur. Cela rend alors difficile de comprendre les motivations du personnage principal, ce qui semble avoir destabilisé nos journalistes, qui n’ont pas réussi à s’y identifier et s’y attacher... 

Un film qui divise, rend dubitatif, mais ne laisse toutefois pas indifférent, et que vous pourrez retrouver en salle pour vous faire votre propre avis, dès le mercredi 25 septembre 2024.

Les recommandations de la semaine

En deuxième partie d’émission, les membres de l’équipe du service culture partagent leurs recommandations respectives de l’actualité culturelle.

  • La comédie documentaire Riverboom de Claude Baechtold, en salle le mercredi 25 septembre 2024
  • Hommage au bédéiste Philippe Tome : le nouveau Soda, prépublié actuellement dans Le Journal de Spirou, sort en novembre. Le nouveau Spirou reprend par ailleurs le personnage de la méchante Cyanure (que l'artiste avait créée dans les années 1980). Sortie le vendredi 27 septembre 2024 dans une version luxe avec des esquisses du dessinateur.
  • La nouvelle expo au Petit Palais sur le peintre suédois Bruno Liljefors "La Suède sauvage", du 1er octobre 2024 au 16 février 2025
  • Les mille et une vies musicales de Fleetwood Mac : le documentaire sur le groupe de musique américain Fleetwood Mac à visionner sur arte.tv.

Une émission avec la participation des journalistes Célyne Baÿt-Darcourt, Matteu Maestracci et Thierry Fiorile du service culture de franceinfo.

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