La série "Rematch" vue par un joueur d'échecs professionnel, et Philippe Jaenada pour "La désinvolture est une bien belle chose"

Dans "Tout Public" du jeudi 24 octobre 2024, Eloi Relange, président de la Fédération française des échecs pour la série "Rematch", et l'écrivain Philippe Jaenada pour "La désinvolture est une bien belle chose".
Article rédigé par franceinfo
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Eloi Relange et Philippe Jaenada. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

La série Rematch raconte le duel dans les années 1990 entre le champion du monde d'échecs Gary Kasparov et l’ordinateur hyperpuissant Deep Blue, conçu par la société américaine IBM. Eloi Relange revient en sa qualité de président de la Fédération française des échecs (FFE) sur ce duel qui a marqué l’histoire des échecs.

Pour Eloi Relange, la série met bien en scène "la tension échiquéenne qu'on peut voir dans des matchs de très haut niveau". Le personnage de Gary Kasparov est, lui aussi, fidèle à la réalité : "C'est un personnage hors norme, comme on peut le voir en vrai quand on le connaît un peu", partage le président de la FFE. Il rappelle également que cet évènement "dépasse" le monde des échecs, et qu’il est aussi question d’un "match homme - machine".

"L’humain n'a plus aucune chance de gagner une partie d'échec face à l’ordinateur. C'est terminé depuis 1997."

Eloi Relange

à franceinfo

La défaite de Gary Kasparov a été un tournant dans le monde des échecs : depuis que Deep Blue a battu l’un des plus grands joueurs du monde en 1997, l’homme ne voit plus l’ordinateur comme un adversaire, mais plutôt comme un outil. "Aujourd'hui, on utilise l'ordinateur pour se préparer, explique Eloi Relange, c’est un outil qui sert à préparer les rencontres entre champions". Ce dernier ne voit d’ailleurs pas d’un mauvais œil les avancées de l’intelligence artificielle, et se décrit comme "progressiste sur la technologie". "C'est un outil, pas un danger", conclut-il.

Les six épisodes de la série Rematch sont disponibles en ligne sur le site arte.tv.

Philippe Jaenada : le faux désinvolte

La renommée de Philippe Jaenada n’est plus à faire, son livre La Serpe ayant remporté le Femina en 2017, et son premier roman (Le Chameau Sauvage), le prix de Flore en 1997. Mais alors que son nom figurait dans les huit en lice pour le prix Goncourt 2024 pour son livre La désinvolture est une bien belle chose, il n’a pas été retenu parmi la liste des quatre finalistes. L’écrivain prend cela avec philosophie et raconte avoir "vécu un mois et demi formidable". "Partout où on allait en France, dans les salons du livre, les librairies, les gens disaient : on est content pour vous, on croise les doigts, etc. C'était formidable", se rappelle-t-il.

Dans ce nouveau livre, Philippe Jaenada enquête sur le suicide de Jacqueline Harispe, emmenant les lecteurs dans les cafés du quartier de Saint-Germain-des-Prés des années 1950, sur les pas de la jeune fille, de ses amis, et de ses amours. Un récit sur l’insouciance et la désinvolture d’une jeunesse, qui, après avoir vécu son enfance pendant les années de guerre, "essaie à 16 ou 17 ans de vivre comme à 9 ou 10 ans. Ils se sont mis dans un endroit clos, une sorte de sanctuaire complètement isolé du monde et ils ont vécu pendant deux ou trois ans sans aucune contrainte, sans aucune responsabilité, et sans aucun projet d'avenir", raconte l’écrivain.

"Ce que j'aime faire dans la vie, c’est aller dans les archives, les vieux papiers, fouiller, et construire des histoires."

Philippe Jaenada

à franceinfo

Et si Philippe Jaenada réalise un travail de recherche colossal, c’est parce qu’il adore ça, explique-t-il simplement. "Plus il y a du travail, plus c'est compliqué, plus je suis content", résume-t-il. Le résultat de ce travail est à retrouver dans son dernier livre, La désinvolture est une bien belle chose (Mialet-Barrault), disponible en librairie.

Une émission présentée par Matteu Maestracci.

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